" Vous lui donnez un ballon sale, il vous le rend propre. En machine, il passe les modes pour le sortir nettoyé et essoré". Non, ce n'est pas une énième Pub pour une marque de lessive, mais bien la caractéristique de ce Ludovic Laviec, qui est à l'image de l'AG Plouvorn, apparaît très juste techniquement. Et encore de son avis désarmant, il ne s'est pas jugé bon à Quimperlé (0-9). Quittant son poste préférentiel de meneur de jeu, pour se glisser maintenant à un poste surprenant à prime abord de défenseur latéral, ce joueur ayant commencé ses gammes à Plourin-Les-Morlaix a aussi évolué au SC Morlaix et Plabennec, avant de rejoindre l'AG Plouvorn. A 24 ans, il devient sans l'imaginer au départ de la saison, un couteau-suisse léonard, permutable en 6-8-10, et même maintenant en 2. Quatre fonctionnalités différentes, avec une idée directrice sur cette équipe de l'AG Plouvorn, des joueurs de qualités techniques au-dessus de la moyenne et un état d'esprit maison. Après le match, même à travers les murs des vestiaires de Quimperlé ou à la collation d'après-match, une quasi-certitude (personnelle) que ce groupe a quelque chose en plus que les autres.
Légende: Numéro 10 de formation, Ludovic Laviec a été décalé au poste de latéral droit, sans que son égo ne soit touché, une marque de fabrique de cette équipe de l'AG Plouvorn, où le collectif prend le dessus sur l'individu.
" Au fur et à mesure de la saison, je recule. J'ai commencé en numéro 10, ma saison, j'ai reculé en 6 après, et je recule encore au poste de latéral droit sur les derniers matchs. Jusqu'au match de Plouzané, nous étions plutôt moyen dans nos contenus. On n'arrivait pas à mettre collectivement dans le rythme. La claque reçue par Plouzané a été totale, quand nous pensions avoir le match en main, avant un relâchement coupable (3-0, 3-3). On a pris ce dimanche, une grosse claque collectivement, à Plouzané. Le déclic est venu de ce match-là, on s'est remis la tête à l'endroit, suite à ce match. On se sent vraiment bien collectivement, on sent que ça prend"
Retrouvant avec cet AG Plouvorn, une forme de jeu à la Nantaise, que l'on pensait avoir disparu à cet échelon amateur ( même professionnel!), cette équipe respire collectivement, chaque déplacement est une piste ou une fausse piste pour l'adversaire, mais chaque porteur de balle a au moins deux solutions pour la donner. Encore en mémoire à Quimperlé, l'extraordinaire match d'Azaria Obamé, arpentant son couloir en courses inlassables, comme s'il se regénérait dans l'effort. Dans ce sport de plus en plus individualisé, Plouvorn dénote par un jeu très collectif, qui fait du jeu avec ou sans ballon, son arme principale.
" Nous avons un jeu très collectif. C'est ce qui fait notre force. De toute façon, dans notre équipe, il n'y a aucune individualité. Notre force, elle doit venir de notre combativité collective. On est sur une série très positive de sept victoires et un match nul. On essaie de faire une série la plus longue possible", ajoute Ludovic Laviec.
Passant Ginglin Cesson (0-2), préparant le duel face à l'US Montagnarde, autre gros calibre de cette poule A de R1, dont le niveau global très haut n'avait pas été ressenti depuis un moment sur cette division de compétition, l'AG Plouvorn ressort quelque chose de fort, dans son jeu, celui d'être réglé à la lettre, peu importe finalement le poste sur le terrain, car il y'a une forme de plaisir d'être sur le terrain.
" J'ai été avant Plouvorn, à Plabennec. Quand Plouvorn m'a sollicité, je sortais d'une saison blanche. Le coach, Christophe Lopes qui est arrivé en même temps, m'a appelé. Le président, Maxime Guillerm aussi. Ce que vous avez vu à Quimperlé, c'est un reflet de notre état d'esprit, on aime faire croquer le partenaire. Sur le match de Quimperlé, l'action qui me reste en tête de notre match, c'est Théo Guillou, qui a déjà marqué 3 buts, il peut aller chercher son 4ème, et il sert Azaria ( Obamé) qui est finalement signalé hors-jeu. Depuis que Théo Guillou est monté d'un cran sur le terrain, en numéro 10, notre jeu s'est fluidifié. Dans notre équipe, nous avons beaucoup de milieux de terrain. J'ai glissé latéral droit parce qu'il avait beaucoup de solutions dans le coeur du jeu. C'est top, on a trouvé une forme d'osmose", reprend Ludovic Laviec.