Comment Pierre Coat s'est-il fourvoyé sur les réseaux sociaux ? Quand on y pense, c'est contre nature, c'est un anachronisme ! Bon ! Il n'est pas sur Tinder mais quand même ! Pierre sur Facebook ! Sa présence y est aussi incongrue que sa photo de profil. Sa photo, j'y reviendrai ! Cependant rassurez-vous ! Il ne distille ses photos et commentaires qu'à petites gouttes. Mais si sa parole facebookienne se fait rare, elle est d'autant plus précieuse. Et si vous voulez un exemple de ce que devrait être Facebook, connectez-vous donc à son compte et lisez-le dans le texte. Je vous défie d'y trouver quoi que ce soit d'insignifiant ou de banal. Texte et photo, Pierre, c'est de la poésie à l'état pur. Allez ! je ne résiste pas au plaisir de vous livrer quelques morceaux choisis. Pierre face à lui-même : "La calvitie qui menace mon fragile équilibre capillaire comme une vague insatiable le cordon dunaire de l'Ile Tudy." Pierre devant les reflets de l'Aven un soir d'automne : "La rivière vampe les galets d'un coquin rouge à lèvres". Pierre devant l'océan : "Céder à l'envoûtement des aurores cramoisies du bord de mer quand le soleil levant s'extrait à peine de l'horizon." Joliment tourné, non ?
Légende: A la halle des sports d'Ergué-Armel ou à la salle Michel Gloaguen, PIerre Coat diffuse ses bonnes ondes. Crédit photos: Fanch Hémery
Oui, c'est un poète Pierre ! Et les photos qu'il poste ne sont jamais anodines. Il y en a une sur son compte qui le représente dans la tendre enfance. Photo en noir et blanc légendée par Pierre lui-même. Message plein d'autodérision. "Un jour, je fus jeune et svelte". Et c'est vrai que Pierre jeune, on a du mal à l'imaginer :) Sa photo de profil ? J'espère qu'il n'en changera jamais. Il s'est coiffé du casque séchant à bigoudis de son arrière grand- mère j'imagine, qu'il a dû dégoter au fin fond du grenier un jour de très grand désoeuvrement . J'y vois un message subliminal : il veut nous faire comprendre qu'il a plusieurs casquettes. C'est bien simple, à l'EBQC et je ne parle que de l'EBQC, il a dû toutes les porter : président, speaker, supporter, et même reporter du temps où il travaillait pour le Télégramme à rédiger les compte-rendus des matches de l'EBQC. "Raconter un match, c'est comme raconter une histoire", m'avait-il soufflé un jour. J'avais trouvé ça très juste et ça m'a beaucoup aidé par la suite.
Une histoire, je vais justement vous en raconter une qui colle bien au personnage et à son sens de l'humour. Quand les Béliers sont devenus Béliers, j'avais pensé que structure pro et amatrice confondues, tout le club avait adopté la nouvelle appellation. Et j'avais commencé dans la presse à traiter de Béliers, les Ujapistes de la N3. Pierre s'est fendu d'un mail humoristique à mon intention. "Si les Pros sont des Béliers, les amateurs ne sont pas des moutons. Aucune équipe amateur ne portera cette appellation. Merci de faire remonter l'info à ta direction. Ainsi cette coquillette restera isolée... Et les vaches seront bien gardées."
C'est drôle : quand j'y pense, on se connaît à peine mais c'est comme si on s'était toujours connus. On s'est assez rarement parlé mais c'est comme si Pierre avait toujours fait partie de mon univers. Il y a des gens comme ça qui diffusent de bonnes ondes et vous sont instantanément familiers. C'est la plupart du temps dans les salles de basket qu'on se rencontre. Et comme tous les deux, on aime à se désaltérer, il arrive qu'on se croise à la buvette. De quoi on cause ? de tout et de rien, de basket par exemple. Dimanche dernier encore - séquence nostalgie - on discutait ensemble de la gracieuse Slovaque Renata Plavkova qui forma avec Aurélie Kerdreux un duo resté dans toutes les mémoires des puristes. "Renata, c'était vraiment une fille bien. Tu sais - me dit-il en se marrant- quand elle est arrivée au club, ce qui l'intéressait en dehors du basket ? Pas les boîtes de nuit ! c'étaient les bibliothèques, la littérature française, les grands auteurs."
Non, je ne le connais pas plus que cela, Pierre, mais je devine sa bonhomie, sa tendresse, sa bienveillance et son humour, sa générosité. J'arrête ! je ne suis pas là non plus pour lui tresser des lauriers ! Quand la saison sera terminée ou même avant, je partagerais bien un bon verre de vin avec lui. Quel vin ? Un vin qui lui ressemble : Un vin rond, qui sous des dehors affirmés recèle des dessous subtils, de la longueur en bouche, un vin couillu (zut, voilà que je m'égare !), genre Crozes-Hermitage ou alors un vin plus raffiné, un vin délicat, un vin italien, un vin des Pouilles, du domaine Guarini... A ta santé, cher Pierre !
Rubrique Carte Blanche à Marc Férec
BONUS. PIERRE COAT VU PAR :
Laurie Marius : "C'est un passionné. Toujours présent. Si on en est là aujourd'hui, c'est grâce à lui. C'est le fondateur !"
Fred Daniel : "Avant tout, c'est un super copain. On a joué ensemble. C'est le basket qui nous a réunis mais on a partagé bien autre chose. C'est quelqu'un de très investi pour le club. Par ailleurs, il a toujours une touche d'humour. Quoi d'autre ? C'est un bon vivant, un épicurien. Et un homme de lettres. Je pense qu'il aurait pu être écrivain."
Marine Toulchoat : "Pierre, c'est la générosité. Il se bat toujours pour les bonnes causes. C'est aussi le dirigeant qui soutient toutes les équipes, quel que soit le niveau. Ah ! une dernière chose ! Quand on fait une soirée, il ne la quittera jamais avant la fin quitte à s'endormir sur la chaise."
Martin Guéguen : "C'est quelqu'un de créatif. D'assez malin aussi. Quelqu'un qui réfléchit beaucoup, je pense."
Yannig Guéguen : "Dans son engagement, il est très constant et dans ses fonctions, toujours guidé par l'intérêt de tous. Le définir en un mot ? C'est un humaniste."