DANS LE RETRO. Vladimir Polovtcev: le Juchsibérien
30 septembre 2020. De Vladivostock, ville terminale du légendaire transibérien, au Juch, Vladimir Polovtcev se conjugue au pluriel, comme les chats, il possède plusieurs vies en une. A 34 ans, il est le meneur de jeu de cette surprenante équipe du Juch, cendrillon du 4ème tour de la coupe de France, dans le Finistère. Son histoire vaut un roman et dénote du bon vivre de cette équipe des Diables, très affable et tout dans la bonhommie. " Quand il est arrivé au club, nous avons été inquiet pour son intégration car il ne parlait pas un mot de Français. Or, c'est vraiment quelqu'un de très instruit, intelligent et communicatif. Il va facilement vers les autres. C'est sa force. D'ailleurs, trois ans après son arrivée, il parle un Français quasi-parfait", explique Nicolas Hascoët, le président du club du Juch.
Vladimir Polovtcev, origine de la Sibérie, s'éclate dans ce collectif du Juch.
Cette rencontre improbable fait décidément, au gré des rencontres, tout le charme et le hasard de nos vies sur cette terre. " J'ai rencontré ma femme, qui est Française, lors de mes études de commerce et marketing, aux Etats-Unis. Nous avions décidé de venir en France et s'établir sur Nantes. La première maison que nous avons visité et qui nous a tout de suite plû, se situait au Juch. J'ai vécu toute mon enfance et adolescence en Sibérie, près de Vladivostock. La distance n'est pas un problème pour quelqu'un de Sibérie, où les villes sont très espacées. La Bretagne a beaucoup de similarités avec la Sibérie, avec une nature riche et diversifiée, un côté authentique et sauvage, qui fait que l'être humain se sent de suite bien et apaisé".
Tombant par hasard sur le club de sa commune, il en est devenu l'architecte du jeu des Diables, à son poste de meneur de jeu. Là, encore, le rapport à ce football amateur et local est totalement différent entre la France et la Russie. " Je trouve extraordinaire le rapport que vous avez au football local. La France est devenu championne du monde en 2018, dans mon pays. En Sibérie, nous n'avons pas de terrains de football en herbe, quelques terrains artificiels. Ici, chaque commune de 1.000 habitants possède son club de football. Le lien est immédiat et simple. Le football à ce niveau amène la proximité et une chaleur humaine immédiates. Nous manquons de tout ça, maintenant, en Russie. Les gens ne viennent pas voir les matchs à ce niveau, dans mon pays. Avant, c'était différent. Nous avons beaucoup perdu ce rapport simple de venir voir le match de l'équipe de sa commune"
Son arrivée par hasard au club du Juch, en 2017, a fait beaucoup pour son intégration dans son nouveau cadre de vie. " Avec ma femme, nous nous sommes parfaitement adaptés. Les diables du Juch est un club très accueillant, avec des gens merveilleux à l'intérieur. C'est familial, très bien organisé et festif. Cette coupe de France est vraiment une grosse aventure pour notre club. Les supporters sont à fond derrière leur équipe, nous donnant une force incroyable en match".
Responsable de service à l'Hôtel des résidences d'Armor, à Tréboul, Vladimir Polovtcev lance aussi avec sa compagne, un tout nouveau projet à multiples échelles de développement, ammasoul.com, dédié au bien-être féminin et yoga prénatal. En s'établissant par hasard au Juch, Vladimir Polovtcev se remplit de challenges, à son image, ouvert sur les autres et le monde qui l'entoure.