Ronan Simon, quand le récit touche à l'extraordinaire sur ces premiers Mondiaux de Triathlon, à Nice
Le récit touche à l'extraordinaire, par rapport à l'historique de Ronan Simon, avec le triathlon. Deux ans et demi avant, ce sport lui était inconnu avant le Norseman en Norvège, deux ans et demi après, il était au départ, le dimanche 14 septembre, vers les 7 heures du matin, du championnat du monde longue distance, à Nice. Novice parmi les 2.600 athlètes mondiaux ( plus de 500 Américains), il a été au bout de sa quête, à 58 ans, il rentre même dans la première moitié du classement, autour de la 1.100ème place sur 2.600 participants, avec un marathon final, un 42,195 km de course à pied, bouclé en 3h39". Tout simplement exceptionnel pour l'ex-joueur de Plabennec ou du FC TGV, qui en ressort avec un temps de 11h39', avec son lot de vicissitudes, qui sur le moment, fait qu'on s'énerve et avec le recul, fait qu'elles font partie du sac de l'aventure. L'Ile-Tudiste, qui n'est pas affilié à un club, est presque un Ovni sur ces mondiaux, venu par hasard, il poursuit sa passion du sport, sur un axe différent du football, mais toujours avec le même enthousiasme. " Il n'y a pas d'âge pour progresser. J'ai retrouvé le même poids que quand je jouais à Plabennec, en CFA, 30 ans avant. Le sport procure des émotions incroyables".

Légende: Résilience, le mot dominant de ces championnats du Monde de Nice de Triathlon Longue distance, et aussi le résumé de la course de Ronan Simon, novice parmi les professionnels, et qui a bouclé son "Iron-Man" en 11h39. Crédit photo: DR
Arrivant avec des doutes, presque en lien avec le syndrome de l'imposteur, pour quelqu'un tout neuf dans cette discipline, Ronan Simon, dans la catégorie des 55-60 ans, y est allé avec son insouciance et ses absences qui font aussi le charme de quelqu'un qui n'est pas chevronné au milieu de ceux qui le sont.
" C'est tout bête, mais j'ai oublié de me faire " tatouer" le bras, en arrivant au départ. On a du repartir à l'hôtel, pour m'inscrire le numéro, et j'ai failli rater le départ. Finalement, il n'était pas obligatoire mais ça m'a fait monter en pression sur la demi-heure avant le départ. Comme le fait de nager sans combinaison en raison de la température ambiance ( valable pour tous les participants). Ce n'est pas la même. A la sortie du parc en vélo, je perds aussi beaucoup de temps parce que je ne mets pas bien mes équipements. Je fais des erreurs que les pros ne font pas. J'y laisse du jus, mon dérailleur aussi sur la dernière partie en vélo s'enraye et je ne peux plus mettre un autre développement que le 54X11. Au final, je ne perds pas trop de temps, et au marathon, j'ai fini très bien, je me suis même étonné parce que je finis fort sur un 3h39 sur un marathon final".
Allant au bout d'un 3,8 km en natation, 180 km en vélo, 42,195 km en course, Ronan Simon a vibré sur son premier championnat du monde longue distance. Grâce à ces partenaires qui l'ont aidé dans la mise en place ( " J'ai vraiment été beaucoup aidé, jusqu'au financement du vélo. La commune de l'Ile-Tudy m'a aidé, le club CAPA aussi dans le Pays des Abers, qui ont été fomidables en écoute et en soutien moral et financier"), et aussi sa famille, qui de ses parents, Marie-Hélène et Marcel, 85 et 92 ans, à sa femme, Estelle, ou à ses enfants, Romy et Noé, ou son entraîneur, Xavier Dagorn, Ronan Simon était bien entouré dans ce périple niçois.
Au bout d'un effort surhumain, pour la (très) grande majorité d'entre nous, il a fini et bien fini avec 11h39', à à deux heures seulement du champion du monde de sa catégorie, un certain Christiansen. Jamais rassasié, il repart pour marathon "light" de 42,395 km, à Lisbonne, pour les vacances de la Toussaint, histoire de joindre l'utile à l'agréable, avec des vacances en famille et finalement un peu sportive...