Capitaine de l'AS Plobannalec-Lesconil (R2), Clément Le Bec a toujours arpenté son couloir gauche, traçant son sillon à l'AS Plobannalec-Lesconil. Toujours fidèle aux couleurs jaune et noire, de l'école de football au capitanat en senior, il a toujours été ( ou presque) le témoin privilégié de l'ascension de l'ASPL, à un niveau DSE/R1, avec deux 7ème tour de la coupe de France, à l'EA Saint-Renan en 2012/2013 (2-1, ap), et l'AS Vitré en 2014/2015 ( 1-3, unique buteur sur ce match). Encore en mémoire, son formidable match à Saint-Renan, dix ans plus tôt, où à chaque prise de balle, il avait fait monter le tensiomètre des supporters bigoudens, tant sa facilité avec le ballon a de suite paru une évidence. Pour un jeune joueur de l'école de football, ou des catégories jeunes, regarder ce type de joueur permet d'apprendre beaucoup, de la qualité de son contrôle, avec une colle sur son pied, un ballon qui ne bouge pas, à sa dextérité innée pour dribbler ses adversaires, Clément Le Bec, parfois soliste dans ses compositions, au départ, a beaucoup épuré son jeu. Ayant reculé au poste de latéral gauche, qui semble fait pour lui, il respire une forme de football très appréciable, une technique parfaite, une dextérité avec le ballon, qu'il est très difficile de retrouver ailleurs, associé au fait d'être capitaine maintenant qu'il lui donne ce plus supplémentaire. Proche de la fin, à 34 ans, on voudrait tellement qu'il prolonge de quelques années supplémentaires, pour encore apprécier ce manieur expert de ballon. A Pluguffan, ce dimanche, il n'a pas perdu un ballon, sachant parfaitement quand la jouer court sur son côté, ou la remiser dans l'axe pour que son défenseur central ou milieu de terrain puisse ouvrir le jeu, dans de bonnes dispositions.
Légende: Amenant ses coéquipiers, dans le tunnel d'accès à la pelouse, à l'US Pluguffan, ce dimanche, Clément Le Bec, 34 ans, est toujours un bonheur à regarder avec une grosse qualité technique qui le détache de la moyenne.
Clément Le Bec, c'est l'art d'une fusion avec le ballon, du contrôle toujours soigné à la passe, il ressemble à Jordi Alba, c'est propre, soyeux. Il donne cette fausse impression que le football est facile. A Pluguffan, dans un match piégeux, l'AS Plobannalec-Lesconil (R2) s'en est sorti avec brio en mettant les ingrédients nécessaires pour ne pas se faire peur (0-4).
" Nous avons été très sérieux. La coupe de France, ce n'est pas un niveau, mais une attitude. Quand on joue Pluguffan, on les considère au même niveau, c'est valable pour une équipe en-dessous dans les divisions, comme une équipe au-dessus, on jouera sur le même état d'esprit. C'est vrai que nous perdons rarement face à des équipes inférieures. Notre dernière défaite, ça devait être contre le CS Penmarc'h. Maintenant, avec Tanguy Allain, nous sommes les deux seuls derniers joueurs de l'époque Mikaël Caoudal ( 7 ans à la tête de l'équipe de 2011 à 2018). J'avais arrêté le football, un an, besoin de faire autre chose, et je suis revenu donner un coup de main pour la B quand Benoît Le Moigne ( le président de l'ASPL) qui est un ami, me l'a demandé. Je n'étais pas prévu pour jouer en première à mon retour, mais je m'entends bien avec Sébastien Le Naour, notre coach en première", souligne Clément Le Bec.
Or, la coupe de France a fait Plobannalec-Lesconil. A l'image de l'AG Plouvorn, dans le Nord-Finistère, Plobannalec-Lesconil est l'équipe du Sud-Finistère, qui personnifie le mieux le rapport particulier d'un club avec cette épreuve. Une anomalie pour une commune de 3.600 habitants, mais ici, le football est vécu comme une religion, avec un lieu de culte, le stade de Pont Plat, qualifié par Nicolas Cloarec, l'ex-coach concarnois, comme un mini Furiani local ( en référence au stade de Bastia).
A 34 ans, sur un poste de latéral gauche, dans la continuité d'une autre légende du club, Guillaume Lucas, Clément Le Bec n'est pas le genre de personnes à se mettre en avant, il ne recherche pas la lumière et voue vraiment à rester à disposition de l'entraîneur.
" Le poste de latéral gauche est fait pour moi? Je ne sais pas, j'aime y jouer, mais je suis à la disposition du coach, s'il estime que je peux apporter à l'équipe, dans une autre zone, je jouerai où il me placera pour le bien de l'équipe. Je ressens parfois des maux de dos, mais en tant qu'ancien maintenant, dans l'équipe, on se doit d'accompagner au mieux la jeune génération. Leur apporter notre expérience, les anciens l'ont fait pour nous, notamment dans nos matchs de coupe de France. A mon âge, je fixe ma limite saison après saison. Je joue maintenant comme si c'était ma dernière saison. Notre match référence a été celui de Saint-Renan sur notre 7ème tour de la coupe de France en 2012/2013. Ca nous a tous marqué, ce match a par certains côtés symbolisé notre carrière, il a apporté de grosses émotions. On nous en parle encore, dix ans après ( défaite 2-1, prolongation). Les jeunes qui étaient dans le stade à Saint-Renan, quand ils avaient 12/13 ans, sont pour quelques uns, dans l'équipe première aujourd'hui".
En tout cas, sur le match de Pluguffan, avec toute la cohorte de leur centaine de supporters, Ploba est entré dans le mode coupe de France, qui leur a fait naître l'étincelle pour être au milieu des années 2010, le deuxième club en senior du Sud-Finistère derrière l'US Concarneau.
Sur l'attitude à Pluguffan, l'ASPL n'a pas pris une ride, il y'a toujours ce même état d'esprit qui émane de cette équipe dès qu'elle rentre dans ce contexte particulier de coupe. Preuve que le passage de témoin a été bien fait, Clément Le Bec est maintenant un des derniers joeurs en activité à avoir vécu cette sorte d'âge d'or, il est prêt à le revivre, avec une jeune équipe, qui est composée du même moule que les anciens.