Le dernier des mohicans de la classe 1984, à l'AS Plobannalec-Lesconil: A 35 ans, Christophe Guéguen résiste à l'usure du temps et retrouve une nouvelle énergie en accompagnant au mieux la relève des Titouan Goraguer, Jean-Joachim Guichaoua, Maxime Cadiou. Il représente ce club de l'ASPL, le personnifie même en étant un repère fixe, un chaînon immuable du milieu de terrain, batailleur, harangeur et généreux. Le Kerfeuntinois aura élu son meilleur domicile dans le Pays Bigouden, au stade de Pont Plat, dont l'atmosphère familliale, chaleureuse, avec ses virées d'après-match au Bana ou au Quincy, parfois gouailleuse en match, lui ressemble tellement. Face à l'EA Scaër, qu'on le veuille ou pas, il a accompli un match exemplaire, dans le combat, dans l'influence psychologique, encore dans un pressing inlassable à la 89ème minute quand il s'agissait d'aller repousser les Scaërois à 80 mètres du but de Raphaël Corcuff. Son match fut un modèle, moteur pour ses plus jeunes partenaires de l'exigeance à avoir pour toucher le haut-niveau régional.
Christophe Guéguen a été au coeur de la victoire de l'ASPL, face à l'EA Scaër, ce dimanche.
" Pour être bien dans ce match, je me suis couché tôt la veille de l'EA Scaër. Je travaille pour avoir du jus en match. Avec l'âge, je me gère pour répondre au mieux à ce type de rencontre. Je vais sur mes 36 ans alors je dois doser mes efforts pour être toujours utile à l'équipe. Qu'est ce qui me fait continuer? Je souhaite bien passer le témoin aux jeunes. Qu'ils ancrent cette mentalité de gagneur, qu'ils aiment ce club. Quand je regarde les Maxime Cadiou, Titouan Goraguer, je me dis que nous étions pareil à leur âge. Les valeurs sont identiques, ils sont joueurs mais donnent aussi de leur temps dans les manifestations extérieures de l'ASPL, comme le souper marin en été", souligne Christophe Guéguen.
Ce côté perfectionniste à l'extrême fait partie de son caractère. Il rajoute même des footings personnels pour monter le curseur, dans un emploi du temps tenu par son travail de directeur d'agence immobilière et sa vie familliale. Mais cette exigence n'est pas qu'individuelle, elle se veut aussi collective. Avec en bon capitaine, un rappel à l'ordre sur la projection de cette saison. " Si nous ambitionnons de retrouver la R1, l'investissement personnel doit être supérieur pour aller voir au-dessus. On ne s'en sortira pas avec nos efforts actuels. On est à deux entraînements par semaine, les 3/4 de l'effectif de la première n'en fait qu'un. Aujourd'hui, nous sommes leader de notre poule C de R2. La vérité apparaîtra en janvier/février. On ne pourra pas se projeter avant et nous restons fragile face à cet investissement dans le travail, qui n'est pas suffisant pour avoir des ambitions supérieures", tance le capitaine de l'AS Plobannalec-Lesconil.
Fidèle aux couleurs jaunes et noires, en senior, hormis une incartade de trois ans en CFA 2/DSE à l'US Concarneau (" Je suis parti tenter ma chance trop tard à l'USC. J'avais déjà 26 ans quand j'ai franchi le pas"), Christophe Guéguen est le baromètre de la marque dépossée, AS Plobannalec-Lesconil, un combattant des terrains, qui ne lâche rien, quelque soit le contexte et l'adversité. Contre vent et marée, comme cette terre bigoudène à moitié terre à Ploba et mer à Lesco.
