Absent à cause d'une douleur au genou pour le dernier match de championnat face aux Macarons de Plonéis, seule défaite du Cap Horn, cette saison (1-2), Marc Salaün, 47 ans, est revenu à temps pour jouer cette grande finale du football corpo. Dans un match indécis, la fameuse patte gauche du meneur de jeu Quimpérois, a fait la différence sur un extérieur du gauche des 25 mètres, petit filet de Mickaël Le Reste, le portier de Saint-Evarzec (1-0).
Incertain pour jouer cette finale, Marc Salaün, ici avec sa fille, Rose, a fait parler sa classe naturelle
Les finales se jouent et se gagnent par des joueurs, qui sentent le football comme personne. L'anticipation est la clé absolue pour exprimer une créativité largement au-dessus de la moyenne. Sur l'action de la 40', Marc Salaün avait pris sa décision de frapper avant même d'avoir la balle.
" J'avais choisi ce que j'allais faire avant de recevoir la passe. Je ne frappe pratiquement jamais du pied droit. La seule solution était de jouer l'extérieur gauche. Ca a surpris le gardien qui ne devait pas s'attendre à une frappe à ce moment-là. Le match était vraiment plaisant avec des occasions de part et d'autres. J'ai ressenti une gène sur le dernier match au genou en championnat. Dans la semaine, j'ai su que c'était bon pour jouer la finale".
Un artiste de la balle
Après une carrière à haut niveau, qui l'a poussé à jouer jusqu'à ses 43 ans en championnat de CFA au Quimper Cornouaille FC, Marc Salaün a toujours émerveillé ses partenaires et spectateurs par un pied gauche et une vision du jeu surprenante. Le "Gheorge Hagi" du football Breton, habile dans l'art de se démarquer du marquage adverse sur son côté gauche, pour distiller des ballons en profondeur pour ses attaquants, est un artiste de la balle.
Il fait partie de ses joueurs rares, capable de créer un moment unique sur chaque prise de balle. " Physiquement, je cours toujours deux à trois fois par semaine. Le football corpo me correspond car j'étais en recherche de cet état d'esprit entre copains, et un côté compétition, même si elle est bien moindre que dans une carrière senior".
Auteur d'une quinzaine de buts dans sa saison, il a marqué le plus important face à Saint-Evarzec, au stade de Lestonan, ce samedi après-midi devant 400 spectateurs, pour cette fête du football corpo. Dans le jeu, les deux champions des groupes D1 et D2 ont fait jeu égal. Marc Salaün a fait la différence pour offrir au Cap Horn, son troisième doublé coupe-championnat, après 2007 et 2012, de son histoire. De quoi ravir Paul Gourret, l'entraîneur et Lucien Priol, le président, qui n'ont pas manqué de se satisfaire de cette nouvelle coupe, en sabrant le champagne sur le terrain de Lestonan.
Christophe Marchand