Néo-retraité dans la région, Jean-Michel Hache n'est pas longtemps resté dans l'inactivité. Dès ces premières semaines sur Plomelin, le Normand de Seine-Maritime (76) s'est rapproché du club de l'AS Plomelin pour proposer ses services en tant qu'entraîneur de tous les gardiens du club. Evidemment, cette proposition spontanée a ravi les dirigeants plomelinois, qui n'osaient pas s'imaginer à un tel cadeau du ciel, en cette période de fêtes de fin d'année. Depuis trois mois, l'ensemble des gardiens, Anthony Poupon, Clément Guilloux, Antoine Lucas (senior), Maxime Sidorenko, Antoine Greco (U18), Esteban Le Floch, Enzo Bolzer, Dennis Friant (U15) enchaînent les séances particulières deux fois par semaine. " Je demandais au club depuis des années cette spécialisation au poste sans l'espérer vraiment. La différence, elle est en match. Je me sens prêt physiquement. Forcément, la concentration est plus grande en match", admet Anthony Poupon, gardien de l'équipe A en senior.
L'entraînement pour gardien est un luxe dans le Sud-Finistère. Peu de clubs dans le district ont un entraîneur spécialisé et formé dans ce domaine. Contrairement à d'autres départements, bien plus avancés dans ce domaine de jeu. " La Seine-Maritime a été un département pilote et précurseur pour un diplôme CF1 sépcialisé dans le poste de gardien de but. Je l'ai passé en 2011. J'exerçais l'an dernier à Sotteville Les Rouen, un club de DH. Avec ma compagne, nous étions tombés amoureux de la Bretagne et de cette région. On passait souvent nos vacances sur Bénodet et Fouesnant. On met souvent de côté les gardiens dans les séances collectives. Ce poste demande des repères spécifiques. Avec les jeunes, le travail est plus technique, sur les prises de balles, les déplacements, la lecture de jeu, les plongeons des deux côtés. Pour les adultes, le foncier (être prêt physiquement pour les matchs), la concentration, la psychologie (on parle du match et des émotions vécues), le jeu au pied", explique Jean-Michel Hache.
Les séances affichent complètes. Les gardiens ont retrouvé cette attention particulière. Ils rejoignent le groupe collectif de joueurs à trente minutes de la fin des entraînements. " Pourquoi je viens? Depuis cinq ans, je me posais souvent cette question. Je venais plus pour l'ambiance et les copains que pour une progression personnelle. On se sent mieux. Nous formons un groupe avec une réelle émulation et compétition. Physiquement, je mets deux jours à récupérer entre deux séances (rires). On voit déjà les effets", remarque Anthony Poupon.
L'AS Plomelin joue les précurseurs dans ce domaine, au même titre qu'un club comme l'US Concarneau, déjà au fait depuis des années avec Ronan Nédelec ou le FC Pont l'Abbé avec Gilles Le Feunteun. L'arrivée de Jean-Michel Hache a été vécue comme une sacrée avancée pour le club plomelinois. Un gardien rassurant et fort dans une équipe s'apparente à une poutre sur lequel tout un édifice collectif peut se reposer en confiance.