23/12/2025

Mathias Autret a repris goût au football à Milizac (N3)

450 matchs en pro, 15 ans de carrière complète, Mathias Autret a fait de sa passion d'enfance son métier à un âge adulte. Au démarrage, dans le club de sa commune d'origine, à l'ES Saint-Thégonnec, puis grimpant rapidement au Morlaix FC, pour enchaîner au Stade Brestois 29, le milieu de terrain a passé le cap pro, enchaînant les contrats, au Stade Brestois 29, au FC Lorient, au RC Lens, au SM Caen, à l'AJ Auxerre. Une vie de nomade sur 15 ans jouant dans les plus grands stades français, même s'il avoue avoir fini essoré par ce milieu à part. A un point qu'il ne voulait plus entendre parler de football, suite à ses deux ans à Caen. Il a fallu toute la minutie de Yohann Boulic, à l'intersaison, pour lui faire changer d'avis. L'indigestion avait été proche, comme un plat préféré, qui à force d'avoir été trop mangé, finit par écoeurer. C'est cette sensation similaire vécu par Mathias Autret, qui a mis du temps à retrouver son fil conducteur avec le football. Et dans ses propos, ce n'était pas le football en question, mais plus d'avoir cette vie de groupe, des joueurs à côté de lui qui lui voulaient le plus grand bien, et d'avoir cette envie collective de vivre quelque chose. Basculant pour la première fois, sur une vie de footballeur amateur, il en découvre sa richesse, retrouvant petit à petit une flamme. Ayant vécu intensément les deux dernières victoires milizacoises de l'année, l'exploit à la GSI Pontivy (1-2) et la confirmation face aux Paotred Dispount (1-0), Mathias Autret a mis cinq bons mois à retrouver les bons rails. La SP Milizac lui a redonné goût à son sport, et à l'image de l'équipe, qui s'est cherchée sur cette première partie de saison, faute d'avoir été épargné par les blessures, cette équipe jaune et bleue n'en sera que plus redoutable sur la deuxième partie de saison, parce que ce groupe n'a pas encore été cherché son plein potentiel.

Légende: Après 15 ans d'une carrière professionnelle sans discontinuité, Mathias Autret a repris goût au football, en signant amateur à la Saint-Pierre Milizac (N3). Crédit photos: Saint-Pierre de Milizac

" Autant ça a été dur au début de saison parce que je suis arrivé en méforme physique sur la préparation et les premiers matchs. Et quand je sentais une amélioration, je me suis fait mal au genou pendant deux mois. La reprise à 34 ans, c'est plus dur, le synthétique aussi. Là, je reprends du plaisir, les deux derniers matchs, sur des scénarios excitants, j'ai trouvé ma place dans le groupe. Le groupe est top! Le deal était de reprendre du plaisir, et le goût au football. Yo' ( Boulic) que je connaissais du Stade Brestois 29, est un entraîneur très compétant. Au niveau tactique, il cogite en permanence. Ce qui propose aux entraînements, je me régale. J'avais même plus de mal à avoir le plaisir en match que sur les séances. J'avais ce plaisir à l'entraînement mais pas pour l'instant en match. Je n'étais pas performant, il y'a un rééquilibre à trouver et avoir un positionnement sur le terrain où je me sens bien. On y arrive", explique Mathias Autret.

Restant sur deux victoires face à la GSI Pontivy (1-2), prenant une petite revanche de leur match face aux Pontivyens concédé aux tirs au but du 6ème tour de la coupe de France (1-1, TAB) et dans le derby finistérien, face aux Paotred Dispount (1-0), Milizac s'est replacé, à quatre points du leader pontivyen, et avec un gros match pour réattaquer 2026 à Vire, le 10 janvier.

" Mes deux dernières années professionnelles, au Stade Malherbe de Caen, je ne ressentais plus rien. Et c'est pour ça que je voulais arrêter avant d'avoir une mauvaise image du football. J'ai recommencé à avoir des émotions sur nos deux derniers matchs avant la trêve à la GSI Pontivy et face aux Paotred Dispount. Je suis un passionné, j'aime ce sport à la base. Je n'éprouvais plus rien pour ce sport, et sur ce mois de décembre, je retrouve les mêmes émotions qu'il y'a 10 ans. J'ai exprimé aux joueurs que je revibrais collectivement. Quand Yohann Boulic m'a contacté à l'intersaison, je lui ai fait part que le foot, c'était terminé", ajoute Mathias Autret.

Ayant démarré à l'ES Saint-Thégonnec, à l'école de football, ensuite au Morlaix FC et au Stade Brestois 29, il a repris contact avec son Finistère et démarrait son premier cycle véritable avec le football amateur, à Milizac, à 34 ans.

" Je voulais revenir dans le Finistère, c'était un souhait après ma carrière. Ma famille est de Saint-Thégonnec, ma femme est originaire de Plougonvelin. On a suffisamment bougé sur ma carrière pro, et maintenant, on ne bouge plus. 15 ans de football de haut-niveau, c'est usant. Mentalement, il y'a toujours une remise en question. C'est un milieu à part, particulier. Les dernières années, je n'étais pas bien, j'y allais à reculons, le matin. Je n'avais plus cette envie d'y aller, mais une fois que je reprenais contact avec le ballon, ça allait. J'avais perdu cet amour de la vie de groupe"

Parfaitement intégré maintenant à ce collectif milizacois, Mathias Autret indique clairement avoir fait le tour complet de cette vie de footballeur professionnel. Ayant tourné complètement la page, il retrouve en cette année, la fibre avec le football, dans une équipe qui est amenée à trouver, presque programmé à trouver sa plénitude collective sur la deuxième partie de saison.

" Avec Yo' ( Boulic), le premier objectif était de retrouver cette envie de vivre des émotions en équipe. Si je peux être encore plus performant que sur les deux derniers matchs, ça sera avec plaisir. Milizac, c'est vraiment un super club, un super groupe. Les mecs sont tops, ici, il n'y a rien à dire. L'image que j'avais du football amateur, c'est exactement celle que je suis en train de vivre avec ce groupe. J'ai commencé en jeune, le football et parti vite au Stade Brestois 29. A partir de là, je suis passé en pro directement. Je ne suis jamais redescendu en amateur, même en CFA, ça restait avec la réserve. J'ai toujours été à part de ce foot amateur, mais c'est un monde, le foot amateur qui correspond finalement plus à mes valeurs. Je suis vraiment heureux de découvrir ce football-là à 34 ans. Si j'étais resté sur mon choix premier d'arrêter le football, je serai resté sur une mauvaise image de ce sport. Le vrai foot, il est ici. Le foot pro, ce n'est pas le vrai foot. C'est du business. Ce n'est pas les mêmes émotions, ni le même partage", conclut-il.

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