Guillaume Jannez, 15 ans après, cette réflexion est venue presque instinctivement en voyant jouer Mattis Ansquer, ce samedi soir, à Lorient dans ses aptitudes et son comportement. A voir rager l'entraîneur Pont l'Abbiste, Christophe Le Goff sur son banc, suite à son carton jaune à Kervenanec, la compréhension de son importance dans le collectif du FC Pont l'Abbé passait de suite, avec un 3ème jaune récolté en 10 matchs, qui lui fera rater Ploemeur dans deux semaines. La trajectoire de Mattis Ansquer, en tout cas son début de carrière, rappelle trait pour trait et possède vraiment des similitudes, dans les qualités sur le terrain avec Guillaume Jannez, capitaine immuable de l'US Concarneau, depuis 15 ans. Même si son parcours est différent, sans avoir fait de centre de formation, à la différence du capitaine thonier, au FC Lorient, il y'a cette même fibre chez Mattis Ansquer. Promu capitaine comme Guillaume Jannez, à ses 20 ans par Nicolas Cloarec, qui avait décélé très vite un leadership naturel, le Quimpérois a aussi été choisi devant des profils pourtant plus expérimentés, et comme le Bayois, le Quimpérois, Mattis Ansquer peut évoluer dans ce double rôle, milieu défensif ou défenseur central, où il a excellé face au CEP Lorient, ce samedi soir. C'est bien simple dès que le ballon est arrivé dans cette zone marécageuse des entre-deux, Mattis Ansquer les a tous récupérés, donnant même de sa personne restant au sol suite à une tête dans un duel évidemment gagné, une vraie pieuvre. Il aurait même pu délivrer une superbe passe décisive, à 1-1, à la 72ème minute, sans la belle lecture du gardien adverse, Aurélien Le Bloa. A 21 ans, récemment fêté, il crève l'écran et avec ce capitaine formant même une charnière axiale défensive " Cozigou", avec son partenaire et collègue de travail, Gwenvaël Jugant, ces deux-là se sont bien trouvés et donnent à Pont l'Abbé, un socle vraiment solide.

Légende: A 21 ans, Mattis Ansquer a été promu capitaine à 20 ans, au FC Pont l'Abbé et s'est révélé infranchissable face au leader, le CEP Lorient, ce samedi soir.
Pour avoir vu Guillaume Jannez, à son arrivée à Concarneau du FC Quimperlé (DSR), à ses 18/19 ans, il y'avait ce même impact, ce même engagement, et ces duels à répétition gagné sur le terrain. En premier lieu, en milieu de terrain, au poste de numéro 6, et ensuite quand Nicolas Cloarec l'a fait glisser en défense central au côté de l'expérimenté, Matthieu Viel, qui formait une charnière centrale hyper-complémentaire.
Plus de 10 ans après, la sensation a été la même sur l'impression d'un match face au leader, le CEP Lorient, avec cette association entre Mattis Ansquer et Gwenvaël Jugant, extrêmement complémentaire au FC Pont l'Abbé. Lancé très tôt dans le bain senior, après une formation de plusieurs années à l'US Concarneau, il n'est pourtant pas Bigouden, mais a maintenant reçu son passeport Jaune et Rouge.
" Notre défaite à Lorient est très encourageante mais aussi décevante. On regrette notre première période, on est resté en place, mais pas assez sorti pour contrer leurs bons joueurs de ballon qu'ils avaient au CEP Lorient. En seconde mi-temps, quand on est allé plus au "charbon", on est devenu plus acteur de ce match. Nous n'avons pas forcément plus construit, mais nous avons récupéré des ballons plus haut. Le jeu de transition est notre fort. Nous avons des joueurs qui vont vite sur les côtés, qui amènent des centres. Quand on les a pressé, comme sur le but, on a bénéficié d'une de leurs erreurs. A 1-1, le résultat nous satisfaisait. On aurait sans doute du tout verrouiller. Ce n'est pas notre jeu, des matchs nuls, on n'en a fait aucun jusqu'à présent. Sur 13 matchs de championnat, nous n'avons fait aucun match nul. Mathétiquement, c'est plus rentable de gagner une fois qu'aller faire deux nuls"
Arrivé presque par hasard au FC Pont l'Abbé, suivant son meilleur copain, Thomas Guémas ( qui lui est Pont l'Abbiste!), Mattis Ansquer se sent maintenant parfaitement intégré et a trouvé le club qui semble correspondre à ces envies.
" A 21 ans, je suis jeune, mais j'arrive presque à un des plus expérimentés du groupe, avec Antoine Hélias, Gwen Jugant et Bastien Stéphan. Je suis Quimpérois, j'ai commencé au Stade Quimpérois, à l'ES Kerfeunteun, et à partir de 2013 à 2018, la formation à l'US Concarneau. J'ai suivi mon meilleur pote à Pont l'Abbé, Thomas Guémas. Je n'avais aucune attache de base à Pont l'Abbé, j'ai juste suivi un très bon pote. Je ne suis pas éducateur au club, mais j'essaie toujours de donner un coup de main sur les différents évènements du club à l'année. Le brassard, je l'ai vécu comme une récompense. Ca fait un an tout pile que je le porte"
La comparaison avec Guillaume Jannez n'était pas feinte au départ. L'apport d'un Gwen Jugant, à ses côtés, comme d'un Mathieu Viel au côté de Guillaume Jannez au début de la décennie 2010, lui apportera considérablement sur la lecture, le placement et les sorties de balles.
" Je ne suis pas le joueur le plus technique de l'équipe, mais si le ballon arrive dans une zone entre deux lignes, je suis sûr que je vais repartir avec. Dès fois, ça pique un peu quand on va au duel. Mais je me dis aussi, que le ballon, c'est le nôtre quand je pars au duel. L'apport de Gwen ( Jugant)? J'avais aussi l'habitude de driver la défense. Gwen communique beaucoup avec moi sur le terrain. Il a l'expérience, l'équipe en profite à plein. J'ai tout fait pour qu'il nous rejoigne au club. C'est un bon collègue de boulot. J'ai beau avoir le brassard, mais quand Gwen parle, je l'écoute. Il pourrait très bien l'avoir aussi. C'est aussi à travers ces conseils que je progresse dans la perception du jeu"
Gagnant tout hors de sa base du stade municipal, trouvant au Stade Bigouden, la bonne recette ( 6 matchs, 6 victoires en championnat), le FC Pont l'Abbé espère enchaîner par un nouveau succès, ce dimanche, face au FC Quimperlé, en R2, poule B, une équipe en nécessité de points sur la phase retour.
" Le football senior par rapport au football de jeunes, il y'a plus d'enjeux. Une montée ou une descente, il y'a plus de conséquences directes. Bien sûr qu'on prend plaisir sur de gros matchs à enjeu, comme ce samedi soir, à Lorient. On l'avait tous en tête au coup d'envoi, il y'avait une adrénaline différente sur ce match, si on gagnait, on voyait qu'on serait co-leader. Ca fait 15 jours qu'on attendait cette rencontre. Ca n'a pas payé, aujourd'hui. Pont l'Abbé, on se dit tous que nous sommes au départ de quelque chose de naissant. La mairie a investi pour la construction d'un nouveau stade. On sait qu'on est regardé. Le maire Stéphane Le Doaré n'hésite pas à venir nous voir, il suit nos résultats, on le sait. On a une mission sur les trois prochaines années. La chance que nous avons au club, c'est que tous, on s'inscrit dans cette envie de voir grandir le club. On est une bande de potes, on est jeune. Je suis parti avec eux pour les prochaines années", conclut Mattis Ansquer.