Le 19/06/2023

A une Auray des chemins, bilan de la saison avec Jérôme Landraing

La saison du FC Auray a oscillé entre le froid, en championnat, avec une rélégation sportive en R2 et le chaud en coupe, avec un 7ème tour de la coupe de France face à l'EA Guingamp et une finale de la coupe de Bretagne perdue aux tirs au but, face à la GSY Bourg-Blanc (2-2, TAB). A la barre, inamovible capitaine, Jérôme Landraing dresse le bilan sans concession de la saison, et de cette division R1, qui sépare ceux qui ont les moyens et ceux qui n'en ont pas. Or, dans cette finale, à Ploufragan, Auray Fc, avec un groupe très jeune, a montré un potentiel, une équipe certes perfectible, mais extrêmement forte dans les transitions offensives. Mobile, rapide, Auray a manqué de maturité, de travail aussi sur la durée, selon le capitaine Jérôme Landraing, qui avoue qu'en un an, cette équipe inchangée à l'intersaison, n'a pas progressé. Un discours de capitaine, lucide, sans faux-semblant, qui dit les choses clairement et ouvertement. 

Légende: Jérôme Landraing a vécu une saison particulière, à l'image de son équipe, excellent en coupe, mais ne retrouvant pas cet esprit en championnat.

Capitaine au long cours de cette formation alréenne, Jérôme Landraing a vécu une deuxième finale de la coupe de Bretagne, plus de dix ans après celle perdue, en 2009, avec Elven face à Paimpol en prolongations.

" Quelque part, c'était prévisible l'issue de notre finale face à Bourg-Blanc. Nous avons beaucoup de jeunes joueurs dans notre effectif. Peu ont vécu ce genre de moment spécial. Oui, il y'a eu Guingamp, cette année, en coupe de France, mais nous avions très peu de chances de gagner, c'était plus faire une belle fête, dans notre stade. Là, en finale de la coupe de Bretagne, il y'avait quelque chose à aller chercher. Il fallait aller chercher les choses. Par rapport à Bourg-Blanc, qui a des quatre/cinq mecs, ayant joué à un niveau au-dessus, c'était un peu prévisible, mais de là, à faire cette entame catastrophique, en étant mené au bout de cinq minutes, 1-0. On revient vite, on peut mener 2-1, et ce deuxième but ( faute? Pas Faute?), avec un but en pleine lucarne, celui-là nous fait mal, juste avant la mi-temps"

Revenant au score à la 86ème minute avec Louis Le Corre, Auray FC n'est pas parvenu à battre les GSY Bourg-Blanc, à la séance de tirs au but. N'arrivant pas à passer devant, dans cette finale, Auray aurait pu conclure sa saison de façon positive. Il s'en est fallu de peu.

" En 2ème mi-temps, je savais que sur les vingt dernières minutes, qu'on aurait eu l'ascendant, avec un banc qui était costaud. Physiquement, nous avons fini le match mieux qu'eux. On égalise tardivement dans cette rencontre. On a eu la possession, on a mis des centres, mais nous avons manqué de présence devant le but. On a été plus à l'aise dans un jeu de transition, avec Romain Tribout/Mathis Jaunault, qui combinaient bien. Romain a fait un super match mais paradoxalement, il rate son tir au but. On ne peut pas lui en vouloir. Bourg-Blanc n'a pas volé sa victoire. Notre regret est d'avoir été dans la réaction face à cette équipe de Bourg-Blanc et non d'avoir imposé notre rythme. Quand on regarde le match, on n'a jamais mené au score, et le seul moment, où nous pouvons mener au score, c'est aux pénaltys. On tire en premier dans la série, et le premier, on le rate. Le symbole dans ce match était de mener. Et même après, on a la balle pour remener, mais notre tireur frappe le poteau. Jamais, on a eu cette emprise mentale qui nous faisait dire que le trophée était à nous. Bourg-Blanc a toujours été dans le confort, et maître de leur destin pratiquement dans cette finale, hormis ses trois minutes de doute quand on revient sur la fin. Sur les tirs au but, notre gardien est performant, mais celui de Bourg-Blanc aussi était très bon"

Se reconfigurant dans leur organigramme technique en pleine saison, Auray n'a pas réussi à redresser complètement la barre et éviter la descente en R2, pour une formation qui restait pourtant sur une prometteuse poule retour, une défaite seulement aux Paotred Dispount (1-0), en 2021/2022. 

" Bourg-Blanc a envoyé dans les duels, non, on a plus subi. On s'est un peu caché par rapport à ça. Le jeu en mouvement, en transition, ça n'a pas été assez net. Pourtant, sur deux/trois actions, où nous avons posé le jeu, on les a mis en difficulté. Notre saison en R1, elle est dure. On ne va pas polémiquer, mais il y'a un facteur de paramètres, qui a fait que cette année, ça n'a tourné dans le bon sens. Ca a été hyper-compliqué, on a une équipe qui a fini 4ème, l'an dernier, en R1, nous changeons un joueur de l'effectif, et nous finissons avant-dernier cette saison. Le niveau était peut-être plus fort, dans notre poule que l'an dernier, mais nous n'avons pas progressé, pour dire franchement les choses, cette année. Pierrick ( Le Bert), il avait une vraie influence sur les joueurs, cette année, nous n'avons pas progressé et stagné.

On se remobilise sur les coupes. Cette finale, on la perd aux pénaltys, mais on revient deux fois au score. Ca veut dire que les mecs ne lâchent pas dans cette équipe. Il y'a une flamme dans cette équipe. En championnat, ça a été différent pour diverses raisons, parce que nous n'avons pas assez travaillé. On a changé les choses en février, Pierre Talmont est arrivé sur nos entraînements, et Yoann Guillouche, le week-end. Nous sommes aussi fautifs. Les joueurs, nous avons notre part de responsabilités dans cette relégation en R2, mais nous avons montré sur les coupes que nous avons un vrai état d'esprit, à Auray. Ce n'est pas neutre de revenir deux fois au score dans une finale, parce qu'on avait plein de gamins dans l'équipe. En face, ils sont face à des Richetin, qui à la moindre étincelle, est présent"

Relégué sportivement, l'heure sera à convaincre les joueurs extérieurs par les clubs sportivement au-dessus des alentours, de poursuivre cette mission collective. Dans cette division R1, qui démarque les clubs à moyen ou pas, Auray préfère la construction d'un groupe sur la durée pour réussir par leurs propres armes.

" J'aime ça, je reste passionné. J'aurai 37 ans en novembre, j'ai eu la chance dans l'équipe d'être suivi dans ce que je dis. Passer entraîneur, oui, plus tard, mais tant que je peux jouer, j'en profite à fond. Je m'occupais des U18 au club. C'est un bon compromis, être entraîneur, c'est un vrai boulot, ça demande un investissement très fort. Entraîneur-joueur? C'est compliqué, en R1, il faut être bon sur le terrain, en R3, c'est plus jouable cette double fonction, mais en R1, je ne crois pas que c'est possible. Aujourd'hui, la priorité est de tourner la page de cette année, et de se projeter sur la prochaine saison.

Il y'a un gros travail à faire, il n'y a plus la coupe, les gars vont pouvoir parler de leur position. Que chacun soit clair, que chacun s'exprime, on a un groupe de bons mecs, c'est du gâchis cette descente en R2. On a tous notre personnalité, ça serait du gâchis que ce groupe parte en lambeaux. Oui, il y'a des risques, nos joueurs seront demandés. Il y'a des frais de déplacement, dans le football, c'est important. Si tu prétends avoir des ambitions, à notre niveau, il faut mettre des moyens en face. Ca fait partie du package. A côté de chez nous, il y'a plein de clubs, qui sont capable de mettre, la différence, elle est là. A Auray, nous ne suivons pas. Il y'a personne qui est payé, zéro frais de déplacements, on a que des primes de victoires seulement, mais en R1, on reste une anomalie. Il y'a eu à une époque, mais depuis quatre/cinq ans, on est passé à un tout autre fonctionnement. Le club qui veut avoir des ambitions en R1, il ne peut pas rester dans ce fonctionnement, sinon, c'est valable en R2. A notre niveau, exister en R1 nécessite de mettre des moyens", confie Jérôme Landraing, le capitaine alréen.

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