Capitaine sur le terrain, capitaine dans ses paroles, Thibaut Savin, 24 ans, a le verbe juste et les propos très clairvoyants sur une équipe, un club. Certes, l'équipe première sur son dernier week-end a capté une lumière presque intégrale, mais ce club de l'ES Plogonnec en a puisé une bonne partie, avec une vraie belle saison vécue en interne, qui contraste avec celle pénible et éprouvante, vécue en 2021/2022. Des choix forts ont été effectués à l'intersaison avec une triple présidence, Slyvie Le Floch et Stéphane Robillard, au côté de Terence Carpentier, acteur aussi majeur depuis huit saisons maintenant à la tête de ce club. Troisième club en terme de licencié(e)s du Sud-Finistère, en 2021/2022, derrière les deux mastodontes du Quimper Kerfeunteun FC et l'US Concarneau, mais devant des clubs historiques comme le FC Pont l'Abbé, la Stella Maris Douarnenez ou les Paotred Dispount Ergué-Gabéric, ces Rouge et Blanc travaillent bien depuis des années et en sont récompensés aujourd'hui par la vitrine du club, l'équipe première, à 90 minutes de fêter une accession historique en R2 ( un niveau que l'ES Plogonnec n'a plus atteint depuis la saison 1983/1984, l'année de naissance d'un certain Pierre Moenner. Pour son dernier match avec l'ES Plogonnec, Thibaut Savin, qui fera un break avec l'équipe pour des raisons professionnelles, en 2023/2024, veut comme tous ses coéquipiers, fêter une accession méritée en R2, en remportant leur dernier match chez la lanterne rouge du Quimper Italia B.
Thibaut Savin ( capitaine de l'ES PLogonnec): " On ressort avec de la frustration de prendre un point de ce match face au Quimper Ergué-Armel FC. Un but sur coup de pied arrêté, dans les arrêts de jeu, on le ressasse. Le coup-franc avant le pénalty est mal sorti de notre part. Il reste deux/trois minutes, après, on peut être fier de nous parce que jouer à 10, 60 minutes, on a fait les efforts collectivement. C'était vraiment le mot fort, de faire les efforts ensemble, de ne faire qu'un sur le terrain. Après, il nous reste un beau match à aller jouer au Quimper Italia pour espérer une montée méritée.
Logiquement, on est dans les deux meilleurs 2ème de R3. Sur toutes les poules (13 au total), les 3 meilleurs 2ème montent. On en ferait parti. On a reçu une équipe vraiment complète, Ergué-Armel, il faut le reconnaître, on avait un sacré challenge de faire tomber cette équipe pour la première fois. Déjouer, c'est un grand mot, Ergué-Armel a poussé en deuxième mi-temps pour revenir dans le match, mais on était ensemble. C'est notre meilleur match de la saison. Prendre ce but à la fin, ce coup-franc mal ressorti, c'est frustrant. Honnêtement, quand l'arbitre siffle la fin du match, c'est une défaite pour moi, ce match. Tenir 95 minutes, en étant à 10, 60 minutes et de craquer à la fin, je l'ai mal vécu. Il faut se dire qu'il reste un match. Ca va le faire. On l'a méritée cette saison, on n'est pas à cette place par hasard.
L'année dernière, on était dans une poule du Nord, qui a été effectivement d'autres atouts que la poule du Sud, nous avions un effectif qui était différent. on s'est recentré sur des joueurs du club, c'est ce qui important dans notre foot, c'est de garder cette âme. Avoir envie de se donner pour le mec, avoir envie de se donner pour le club, pour les jeunes joueurs en formation qui vont venir après. C'est ça qui est important. Je pars du principe que tout ce qu'on fait sur le terrain, c'est pour tout ça. Ce n'est pas pour nous, individuellement, il faut reconnaître et remercier tout ce qu'on fait pour nous, tout ce que le club avait préparé aujourd'hui. C'est le club, les bénévoles, honnêtement, c'est ça qui compte.
Effectivement, à l'échauffement, on a commencé à se rendre compte qu'on allait vivre un dimanche après-midi spécial. On s'y attendait, mais après s'y attendre et le voir, c'est différent. Le club avait fait de la publicité dans ce sens-là. Pour nous joueurs, c'est important de sentir ce soutien des gens de la commune, un soutien qu'on n'a pas eu l'an passé, de par nos performances sur le terrain. Sentir qu'on est poussé par le club de Plogonnec, c'est quand même une petite ville en périphérie de Quimper, mais il y'a une réelle atmosphère, une réelle envie d'avancer dans l'avenir. Porté, oui, on l'a été, de match en match, on voyait plus de monde au stade. L'équipe joue bien, ça aide à s'identifier.
On peut prendre l'exemple au haut-niveau le RC Lens, qui fait ce championnat parce qu'ils sont poussés par leur public. Leur match face à Marseille a été un bon exemple encore. Cette communication a tourné avec différents articles, on était le match de notre secteur attendu. Oui, on le ressent, mais chacun le vit différemment. Il y'a un degrès d'appréhension, qui est variable selon le caractère de la personne.
On jouait une équipe qui était invaincue. On a fait tout ce qu'il fallait en amont pour bien préparer ce rendez-vous important pour le club, nos entraînements nous ont aidés dans l'approche du match. Pour moi, l'entraînement reflète le match. On s'est bien entraîné, on a été bien accompagné aussi. Nos entraîneurs ont mis en place des choses, même à l'échauffement, des choses qui ont été bénéfiques pour nous.
On avait les clés entre nos mains, c'est quand même positif, notre match mais si la dernière image me fait encore mal à chaud. C'est très positif, gagner à Italia sera un accomplissement pour Plogonnec, pour le club. C'est une envolée sportive, et on le voit, le niveau de l'équipe première est bénéfique pour l'école de football. Il ne faut pas se leurrer, on est juste de passage, ce qui arrive après, c'est ça qu'il faut préparer. C'est tout ce cadre qu'il faut mettre en place, qui favorisera l'essor de l'ES PLogonnec, l'intégration, le fait qu'ils ne veulent pas se quitter, qu'ils veulent pas aller ailleurs, qu'ils viennent nous voir, qu'ils veulent rester. Le club avance dès l'école de football. De les voir entrer avec nous sur le terrain, ça a aussi une symbolique forte"