Locronan - Quimper: Mais qu'est ce qui les fait donc courir?
Accompagné de mon fidèle acolyte Pierre Lharidon, je me suis livré à l'arrivée du 10 bornes, Le Croëzou-Quimper au jeu du micro-trottoir. La question du jour ? Pourquoi cette course connaît-elle un tel succès populaire? Et qu'est-ce qui vous a poussé à vous y inscrire ? "Eh bien, j'habite Quimper et ma maman est venue me voir (la maman arborait un large sourire)", m'a répondu Nolwenn Cosquer la licenciée du Quimper Athlé. La raison m'a semblé un peu légère et je l'ai poussée dans ses retranchements. "Le parcours est réputé roulant et je suis venue avec l'idée de descendre sous les 40 minutes. Il m'a manqué 20 secondes." Pas de chance !
Légende: Corentin Peoc'h, Eléonore De La Taille, Jean-Paul Aurière, à chacun son plaisir sur la course sur route. Crédit photo: DR
Mais sa réponse m'a semblé assez révélatrice. Sur le roulant Le Croëzou-Quimper, on vient faire tomber des barrières. Pour la néo licenciée du CAB Éléonore de La Taille (comme la taille, m'a t-elle dit joliment en épelant son nom), l'objectif, c'était la barrière des 50 minutes. Pari réussi puisque la jeune femme boucle le 10 bornes en 49'37. A chacun ses objectifs : Corentin Peoc'h, l'un des plus illustres représentants du CAB visait moins d'une heure et 5 minutes (Oui, oui quand on aime, on compte !). Une heure et 5 minutes ! L'alerte octogénaire, le Master 9 (pour reprendre une appellation ridicule) n'avait-il pas placé la barre trop haut ? Eh ! Bien non ! "1 heure 4 minutes et 27 secondes", m'a t-il lâché fièrement sous le regard de son fiston venu l'encourager. "Papa s'entraîne deux fois par semaine et fait même un peu de fractionné." "Le souffle, ça va. Ce sont les jambes qui ont du mal", a soufflé (c'est le terme exact) notre Master neuf, dissociant (erronément ?) les deux moteurs de la course pédestre.
Dans la course au chrono, il en est une autre qui s'est emmêlée les pinceaux et a terminé loin, très loin de ses objectifs, c'est la sympathique Katell Le Duc. "Cette course, je la fais depuis toujours et aujourd'hui je visais un chrono de 49 minutes. J'ai mis 10 minutes de plus. Je me suis retrouvée bloquée dans les embouteillages en début de parcours. 2 kilomètres avant que ça ne se décante ! Pour rattraper le retard, rien à faire ! Pourtant à l'arrivée sur Quimper, Marylène Sizorn, une copine m'a confié son lévrier en me lançant : laisse-toi mener par lui. Ca n'a pas suffi !" Manque d'échauffement ? Le lévrier, baptisé Nomade a fini sur les talons !
Le chrono, il n' y a donc que ça qui intéresse nos coureurs ? je me suis encore tourné vers Jean-Paul Aurière, vice-président du Quimper Athlétisme (président du vice aurait dit mon ami Erwan Thomas jamais avare de bons mots mais je plaisante, hein). Jean-Paul, le papa de Léo (il était là aussi le petit Léo. C'est une affaire de famille, la course à pied, de transmission. J'aime bien cette idée de transmission. Adèle Le Berre en parle très bien mais c'est une autre histoire), Jean-Paul donc, l'ancien principal de collège m'a tenu un discours très ordonné. " 1) Le parcours est très favorable (Merci, Jean-Paul mais ça, on l'avait déjà dit). 2) Avec une telle densité de coureurs, on ne se retrouve jamais tout seul. Il y a une émulation. 3) Le 10 kilomètres, c'est une distance mythique ! " D'accord Jean-Paul, mais ton chrono au fait ? Conforme à ce que tu attendais ? "Je ne m'attendais pas à grand-chose donc je suis satisfait.." Modeste, notre Jean-Paul, parce que notre Master 5 (ancien V3 m'a précisé Pierre Lharidon) s'est offert un joli chrono (45 minutes). Le fiston a de qui tenir !
Mais si le chrono est présent dans toutes les têtes, on court évidemment aussi pour le plaisir. Le mot est revenu à maintes reprises dans les propos de Karine Pasquier victorieuse du semi qui savoure son retour à la compétition, de Béatrice Osty ou de Adèle Le Berre. Après tant d'années de compétition, on pourrait les croire à bout de souffle... Pas du tout ! La course à pied fait partie de leur vie. Ces filles n'arrêteront jamais de courir ! Et puis, il y a l'extraordinaire ambiance d'une course populaire , comme le soulignaient encore les coureuses de Ploneis Sophie Morvan et Sandra Le Breton, il y a l'organisation irréprochable d'une compétition à part dans le calendrier. Jean-Luc Bégoc et son équipe de bénévoles ont formidablement relancé une course appelée à s'inscrire longtemps dans les plus belles de la région. Pour le chrono et pour le plaisir !
Rubrique Carte Blanche à Marc Férec