L'effet GLD: Gagner Le Dimanche a été le levier de ce dernier trimestre des Glaziks de Coray, étonnamment 3ème ex-equo, en R3, poule A, à cette mini-trêve des vacances de février. GLD, Gagner Le Dimanche, comme les initiales de Gaël Le Dréau, 24 ans, qui a assuré un capitanat brillant, en l'absence sur blessure de Théo Capitaine. Le fils de Jean-Marc, meilleur buteur en DRH avec les Paotred Briec (années 80), possède inévitablement le coeur jaune et bleu, depuis le chaussement de ses premiers crampons de football. " Jouer en A à Coray représentait un rêve quand j'étais petit. Evidemment que je suivais les matchs de mon père, je faisais mêmes les déplacements, à Quiberon, à Lanester... A cette époque, il y'avait toujours 200 à 250 spectateurs aux matchs. Nous avons grandi avec cette époque. J'en ai été jusqu'à être larmoyant dans les vestiaires, parce que je ne voulais pas faire partie de l'équipe qui envoie les Glaziks, en district. Je m'interdisais d'être de cette génération. Ce club, ça me prend aux tripes. Je le défends sur le terrain, nous sommes un club chaleureux et familial, mais qui n'est pas compliqué pour un nouveau joueur de s'y intégrer", reconnaît Gaël Le Dréau. A qui l'expression à corps et âme correspond tout à fait dans sa manière d'y investir toute son énergie physique et morale, qui lui vaut aussi d'être éducateur chez les jeunes, en U17, au même titre que les joueurs de sa classe d'âge, Valentin Thiec, Eddy Faucont-Dumont, Gaël Feunteun... " C'est normal de redonner ce qu'on a reçu", glisse-il.
Légende: Gaël Le Dréau, 24 ans, déjà sa septième saison complète en senior, aux Glaziks de Coray (R3).
L'intersaison estivale a été rude pour les Glaziks de Coray, un vrai tourbillon de départs, comptabilisé à la perte sèche de 16 joueurs ( une équipe complète) dont 9 de l'équipe première. L'équipe C n'a pas tenu l'avarie, la B en D2 commence à reprendre vie, en témoigne sa victoire, ce dimanche, à Spézet, dans le match de la peur (0-1, Gaétan Joliff), la A connaît une embellie spontanée, avec une 3ème place. " J'ai pratiquement toujours joué le maintien avec Coray. La seule année, où ça nous a souri, doit être la première année de Didier Diby, où nous avions fini 3ème dans notre groupe de PH".
Au milieu de cette rafale estivale, Gaël Le Dréau n'a pas quitté le navire. Selon sa propre expression. " J'ai écrit sur notre groupe privé, que chacun était libre de quitter le navire. Mais que l'âme de Coray était de ne pas baisser les bras et que ceux qui resteraient, iraient chercher le maintien en R3".
Cette âme de leader, ressortant encore plus dans les difficultés communes d'un club, traduisait l'esprit d'unité de cette équipe. " Gaël, c'est le mec du club, celui qui a tout connu avec Coray. Il a intégré très tôt l'équipe première, en senior. Il devait y être à ses 17 ans. Il arrive à un âge et un passé, où il a la légitimité pour être une voix qui compte dans le vestiaire. Il est passé à mes côtés, en défense centrale. C'est un élément très investi dans la vie du club. Quand Théo Capitaine a été blessé, je n'ai pas réfléchi longtemps pour lui confier le brassard", avoue son entraîneur, Mickaël Chapalain.
Passant le relais, au jeune Gwendal Auffredou, à son poste de latéral gauche, pour s'établir désormais, en défense, Gaël Le Dréau a connu son baptême du feu, en senior avec Olivier Suignard. " A la base, je suis plus attaquant ou milieu que défenseur. Mais quand j'ai démarré, en équipe première, il y'avait des clients au milieu ou en attaque, comme Mathieu Le Fur, Anthony Hascoët ou Maxime Stang. Il y'avait une armada devant, mais sur la gauche, il y'avait de la place. Olivier Suignard, notre entraîneur, m'a essayé en amical, en latéral gauche, et j'y suis resté après. Pour cette première année, je suis dans l'axe. Notre charnière était à recomposer de toute façon avec le double départ de Romain Le Lamer (EA Scaër, R2) et Landry Famen M'Boumi ( Kériolets Pluvigner, R1)".
Faisant presque parti des anciens de cette équipe, avec les deux Mickaël, Chapalain et Jacq, Gaël Le Dréau s'extériorise aussi facilement, pour quelqu'un volontiers affable et à l'aise naturellement. " J'ai toujours eu une réserve dans les vestiaires. Non pas que je n'osais pas prendre la parole, mais j'étais tellement dans ma bulle joueur, que je ressassais des petites choses manquées en première mi-temps. J'ai maintenant l'habitude de faire un petit discours avant le match et aussi le cri de guerre. Le brassard m'a apporté, à canaliser les coéquipiers. J'ai pris le rôle à coeur. Mon surnom était monsieur 75%, après nos 3 matchs sur 4 gagnés lors de mon intérim. Avant de retomber à Monsieur 50% (rires). J'ai longtemps eu un comportement nerveux sur un terrain. Ca n'allait pas avec un rôle de capitaine sur un terrain, car avant de canaliser les autres, il faut apprendre à se canaliser soi-même".
Sur la route du maintien, les Glaziks de Coray veulent enchaîner sur une même spirale positive, avant leur entrée dans le printemps. Moribonds en septembre, revivifiés par cette cueillette hivernale, les Corayens ont passé trop de bourrasques, pour ne pas apprécier ce moment. Si la réserve se sauvait à la fin de la saison, en plus de l'équipe réserve, cette saison 2021/2022 sera une vraie belle réussite morale et sportive.
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