ASEA Baset - AS Guelmeur: la belle histoire Amicale et Sportive.
Depuis l’enfance, les deux bretons Juan Saliou (41 ans), le Nord-Finistérien et Éric Garnier (40 ans), le Sud-Finistérien jouent l’un contre l’autre. Un parcours similaire pour les deux joueurs, portant haut les couleurs de Brest pour le premier et celles de Quimper, pour le second dans l’élite fédérale avant de redescendre en niveau pour quelques confrontations en NM3 dans les clubs secondaires de leurs villes de coeur. Juan est alors parti dans d’autres villes du sud de la France (en Aquitaine et en Côte d’Azur), tandis qu’Eric partait à l’aventure pour de nouveaux projets plus au nord, en région parisienne. Les deux philanthropes, sont revenus à la pointe bretonne au début des années 2010, période à laquelle ils ont décidé de passer, ensemble cette fois, les diplômes d’entraîneur afin de guider des équipes de jeunes, avec comme leitmotiv de transmettre les ingrédients de réussite dans le basket, ces mêmes valeurs qu’ont su transmettre leurs mentors respectifs. Juan pourrait parler des heures d’Yves Marie Vérove, Eric pourrait en faire autant d’Olivier Cousin. De nouveau, s’en suivèrent des confrontations en jeunes, en championnats régionaux et nationaux sans savoir véritablement qui a finalement pris l’avantage de victoires acquises l’un sur l’autre. Après une longue pause pour Juan Saliou, Eric continue son parcours avec les seniors à l’Amicale Sportive d’Ergué Armel. Ils se retrouvent en 2019 … pour une dernière danse, Juan rechaussant les baskets avant la crise sanitaire pour mieux reprendre en main l’équipe de l’Amicale Sportive du Guelmeur ensuite. Cette saison, les voilà de nouveau l’un contre l’autre en championnat de Prénationale, ce samedi, ils se retrouvent pour une énième partie d’échecs comme de bon vieux amis. Comme à l’habitude, Ils rigoleront avant le match, et pendant 40 minutes, ils vont coacher contre un adversaire méticuleux et perfectionniste pour mieux se retrouver à l’issue du match afin de se vanter des prouesses tactiques de l’un ou de l’autre sur la solution au problème posé. Dans tous les cas, ils attendront la revanche en phase retour avec impatience pour rejouer cette partie d’amis. 1ère manche, ce samedi, 25 septembre à 20h30, Halle des sports d’Ergué Armel.
Légende: Une longue histoire d'amitié, entre les deux coachs: Eric Garnier ( à gauche) et Juan Saliou ( à droite). Crédit photo: DR
Quel souvenir tu as de votre première rencontre ?
JS: De très bons souvenirs, puisque de nature, Eric est très avenant. Il va facilement vers les gens. Je me souviens surtout des échanges téléphoniques le lundi matin entre magasins pour débriefer à l’époque sur nos week-ends de match. En effet, nous travaillons en apprentissage tous les 2 dans la même chaîne de magasin de sport, moi à Brest et lui à Quimper. On avait déjà tissé un lien amical.
EG: Je crois me souvenir que c’était au feu PL Recouvrance. On est entrée dans la salle et il était en train de s’échauffer sur un panier. Physiquement, on ne voyait que lui, un athlète, un peu bad boy… les filles adoraient :)
C’est quoi sa principale qualité ?
JS: Eric, a toujours eu un très bon tir extérieur, reconnu pour être adroit à 3pts, il avait un sens du jeu assez développé, très intellectualisé et dirigé vers le jeu collectif.
EG: Sur le terrain, c’était son niveau athlétique. C’était juste incroyable. Il était monté sur ressort. Très physique et avec un vrai geste. Injouable pour un gars comme moi. En dehors, C’est juste un mec en or. J’aime sa franchise. Il est toujours bienveillant, on peut compter sur lui et puis il raconte pas mal de conneries quand même.
Et son plus gros défaut ?
JS: Trop humble, je pense qu’il aurait pu jouer plus haut, mais sûrement un manque de confiance dans ses possibilités. Il avait tout de même la gniac, et il ne lâchait rien en défense, c’était un joueur très complet.
EG: Il partait exclusivement à gauche, même si on l’emmenait sur sa main droite, il trouvait le moyen de revenir à gauche ;). Son plus gros défaut, ses tentatives de décoloration à la Éminem, moi, je m’étais arrêté aux mèches (rires).
Tu l’as connu joueur, tu le connais aussi en tant qu’entraineur… lequel est le plus fort ?
JS: Ah, bonne question… Il a su mettre à profit son passé de joueur pour devenir un excellent entraineur, à mon humble avis, c’est un des meilleurs sur le Finistère. Pédagogue, patient, formateur dans l’âme, il mériterait d’aller plus haut. C’est tout le mal que je lui souhaite.
EG: Oh la… je pense qu’en tant que joueur il n’a pas exploité tout son potentiel, et en tant qu’entraîneur, je ne pensais pas qu’il serait à ce niveau. Je vais donc dire l’entraîneur.
Un pronostic pour ce week-end ?
JS: On espère le prendre mais tant que le buzzer n’a pas sonné… on a une équipe sensiblement identique à l’ASEA. Donc, je dirai fifty/fifty.
EG: Difficile. Il possède une équipe très peu remaniée, qui surfe sur une grosse dynamique avec des joueurs qui connaissent leur rôle. Il faut qu’on arrive à limiter l’impact de leur joueurs extérieurs. Mais si on récupère nos blessés, avec l’appui du public, ça peut passer pour nous. Je vais dire nous. En tout cas, je pense que ça peut être un beau spectacle.