Rendez-vous en terre inconnue pour l'Espoir Clohars-Fouesnant
Après avoir été mis à mal sur la dernière décennie, avec la chute de ses deux poids lourds, le FC Odet, de la DRH (aux portes de la DSR) à la D1, et de l'US Fouesnant, de la DSR à la D1, le Pays Fouesnantais reprend sa place naturelle en ligue, mais plus avec ses deux têtes de gondoles. En effet, la tectonique des plaques a bougé, et a porté le soulèvement historique de deux nouveaux clubs, à l'écriture blanche en ligue. L'US Saint-Evarzec, qui après 63 ans d'histoire, a changé de quai pour monter dans ce nouveau TGV ligue, mais aussi l'Espoir Clohars-Fouesnant en D1, poule E, qui a connu une joie immense, dans le Cap Sizun, à Mahalon-Confort, ce dimanche. Face à l'équipe de Kévin Carval, les Cloharsiens étaient maîtres de leur destin, même pas à regarder dans le rétroviseur, juste à porter une accélération sur le terrain pour mettre une balle au fond dans les cages du portier local, Cédric Quéré. Dès la 18ème minute, avec Antoine Robic et Mathis Larzul, l'affaire était quasiment gagnée. Antoine Robic portait à 3 buts d'avance (0-3, 32'). Après l'indispensable passage à la buvette pour se remettre d'équerre pour les supporters rouge et noir, Mathias Larzul et Nathan Hello parachevaient l'oeuvre des Cloharsiens, qui avec ce 0-5, se plaçait deux points devant Gourlizon Sports et quatre devant le Quimper Penhars FC. Parti d'une aventure de potes, dans la folie de leurs 20 ans, en 2012/2013, avec le trident, Benjamin Bozec, Thomas Jeoffroy et Wilfrid Ribeiro De Abreu ( aujourd'hui joueur au FC Rosporden), onze ans après, alors que des clubs historiques du Finistère-Sud n'ont jamais connu cette accession en ligue, l'ECF y est arrivé, après une attente de sept ans en D1. Ayant la volonté d'y arriver très vite, et de franchir dans la foulée de son accession avec l'US Quimper, le cap de la D1 vers la PH ( et R3), allant chercher des anciens joueurs professionnels, comme Loïc Druon ou Florent Philippe, pour les y conduire en express, les dirigeants cloharsiens ont du apprendre la patience et apprendre aussi de leurs erreurs, pour se diriger vers ce qui leur correspondait finalement le plus pour cet achèvement sportif. Non sans heurt, après la mise à l'écart de Rodolphe Le Guen, au poste d'entraîneur-joueur, non sans bataille, avec la mairie, pour la livraison d'un terrain synthétique, passant en l'espace de quelques saisons, du terrain l'un des plus "pourris" du Sud-Finistère à un des meilleurs, c'est aussi tout ça que l'Espoir Clohars-Fouesnant a imbriqué dans son aventure. Aussi, son tournoi de sixte, qui a attiré la lumière sur le club, et une sympathie immédiate sur une nouvelle façon de vivre un football. Très actif sur la partie communication, à leur lancement, réduisant à son strict impératif des AG, la " réunionite" en interne, pour être plus dans la discrétion sur les derniers mercatos, l'ECF s'est construit, perdu puis retrouvé, pour finalement apprécier ce moment tant attendu.
Légende: Ca y'est! Après onze ans d'histoire, l'Espoir Clohars-Fouesnant jouera en ligue en 2023/2024, en R3.
Le premier 4ème tour de la coupe de France, fin septembre, avec l'acquisition symbolique et marquant des maillots, a été un prémice à une saison extraordinaire. Battu par un pénalty contesté par le Stade Pontivyen, une faute sur le Baldivien, Nathan Le Goualher, bousculé dans la surface par Arnaud Seidel, Clohars-Fouesnant (D1) avait montré une belle image face à une grosse écurie de la R1.
Le match face à Gourlizon, leader et battu 4-0, fut l'amorce de ce sacre du printemps. Clohars-Fouesnant avait pris conscience sur ce match en s'emparant de la pole position, à 7 journées de la fin, qu'il pouvait aller au bout. Se remobilisant de suite, après l'accroc de Goulien Sports (1-0, début avril), l'Espoir finit sur un 15-0, sur ces trois derniers matchs, 3 à Bouilloux-Laffont, à Bénodet, 7 face à la Stella Maris C et 5 à Mahalon Confort. Mettant aussi en avant les Arnaud Seidel, 38 ans, Julian Le Brusque, le portier, 36 ans, le Mousterlinois, Sébastien Caradec, 32 ans, l'Armélois, Vincent Jalifier, 39 ans, Steven Ribeiro, 34 ans, Antoine Robic, 31 ans. Tous ces joueurs d'expérience ont donné la latitude nécessaire pour les jeunes du club, d'exploser en cette saison, avec un axe 6-8-10 très fort, Johan Christien, Titouan Béolet et Mathias Larzul dont les crochets soudains ont cassé quelques reins.
Devant, avec des joueurs comme Nathan Hello, 17 buts en 22 matchs, ou Alban Millour, ça formait une équipe très complémentaire, avec un jeune entraîneur, qui a réalisé un coup de maître, pour sa première année au près d'une équipe première senior, Benjamin Larue, 35 ans. On en reparlera de cet entraîneur, car c'est un tout bon.
" On est parti sur le choix du coeur, avec Benjamin Larue. Il avait préféré cette année, se consacrer entièrement en tant que joueur. Quand on lui a proposé notre souhait de lui confier l'équipe une, après avoir été entraîneur de la B, on a senti un enthousiasme et une énergie. C'est la bonne personne, on est convaincu de notre feeling dans le bureau, dans ce que nous souhaitons montrer et renvoyer de notre état d'esprit. Ca colle parfaitement avec le club, on veut se recentrer sur notre ADN de départ. C'est notre axe de priorité pour repartir sur de bonnes bases", se justifiaient Benjamin Bozec et Leslie Gléver, le 17 mai 2022.
Un an après, le choix instinctif s'est révêlé être le bon, même au-delà de l'attente de départ. Enfin un mot, pour tous les bénévoles du club, qui ont accompagné dans la durée, toute cette avancée, les Patrick Bouteille, Franck Salomé, Ludivine et Jérémie Guillot, Ludovic Gousse-Maffre, Benjamin Le Bleis, Benjamin Bozec, Thomas Jeoffroy, Laurent Diverrès .... et celle qui en est aujourd'hui à la tête du club, Leslie Gléver, qui a amené aussi une douceur, une temporisation parfois aux ardeurs de montée pressante en ligue, qui a installé les nécessaires palliers de stabilisation, en n'oubliant jamais le cap, une montée en R3. Défi atteint en 11 ans, pour un rendez-vous en terre inconnue sur la prochaine saison.