En optant pour le choix de Benjamin Larue, au poste d'entraîneur de l'équipe première senior, le bureau de l'Espoir Clohars-Fouesnant, a été à contre-courant de leurs précédents choix, portés sur Loïc Druon et Florent Philippe, deux entraîneurs qui avaient goûté au niveau professionnel en tant que joueur. Cette intersaison, le club cloharsien a privilégié un entraîneur issu du football amateur, et un potentiel d'un très bon entraîneur. Interrogé après le match, le portier Julian Le Brusque confirmait qu'il n'avait pas été dirigé, en senior, par ce style d'entraîneur, en connexion avec ses joueurs. Leslie Gléver et Benjamin Bozec avaient expliqué ce virage pris, en juin, en ces termes précis, sur l'arrivée à la tête de l'équipe de Benjamin Larue: " On est parti sur le choix du coeur, avec Benjamin Larue. Il avait préféré cette année, se consacrer entièrement en tant que joueur. Quand on lui a proposé notre souhait de lui confier l'équipe une, après avoir été entraîneur de la B, on a senti un enthousiasme et une énergie". Atteignant pour la première fois un 4ème tour de la coupe de France, face au Stade Pontivyen, la perception d'un entraîneur solaire colle vraiment à la personnalité de ce jeune entraîneur, très proche de ses joueurs, ce qui ne l'empêche pas de faire des choix forts, comme la sortie d'Alban Millour, à la mi-temps, sous le coup d'un carton jaune reçu en première mi-temps. Autre exemple précis, l'accolade appuyée à tout joueur sortant, ou avec un petit mot personnalisé à l'encontre des rentrants comme le "Fuerza", prononcée spécialement pour l'entrée de Joao Vieira Cardoso.
Légende: Nouveau coach, cette année, sur l'équipe première de l'Espoir Clohars-Fouesnant, Benjamin Larue tranche par une approche très en connexion avec ses joueurs.
Cette forte perception humaine et connaisance des gens, Benjamin Larue, 37 ans, a insufflé, par son caractère, un bel état d'esprit à son équipe. Le plus significatif en coupe de France, dans ces duel " petit" contre "grand", David contre Goliath, n'est pas quand le petit va encaisser le premier but, parce que dans un tel rapport de forces, ce scénario s'écrit (presque) inévitablement, mais comment l'équipe va réagir sur ce premier but marqué.
La réaction à ce premier but est une meilleure mesure que la résistance jusqu'à ce premier but, aussi forte soit la carapace du petit. Pour Clohars-Fouesnant, le premier (et seul) but de leur partie face au Stade Pontivyen est intervenu à la 52ème minute sur un pénalty du capitaine naizinois, Johan Le Guéhenneux. A cet instant, l'attitude dans le quart d'heure suivant le but de Benjamin Larue fut vraiment à louer. Très positif envers ses joueurs, ressentant forcément en bon entraîneur, ce sentiment d'injustice perçu par ses joueurs sur le moment pour les aider à passer outre, et à se renconcentrer sur le jeu, Benjamin Larue a été très bon du début à la fin, pour conserver cet état positif, pour faire de ce match une réussite à la fin.
" Cette équipe est une bande de potes qui s'est créé la saison dernière vraiment. Le groupe vit bien en dehors, ça se ressent dans tout, aux entraînements, ils ont envie de se retrouver pour une séance d'entraînement en semaine. Je ne suis pas là pour râler. Je n'aime pas ça d'aboyer sur les joueurs. Déjà, en tant que joueur, j'encourageais beaucoup. Mon rôle est de les accompagner de mon banc. Ils font le maximum sur le terrain, je ne vais pas leur raler parce qu'il rate un contrôle, une passe, s'ils font le mauvais choix. Je sais que déjà, tout joueur de l'équipe essaie de donner son mieux. C'est du district, il ne faut pas oublier où on joue, on est une équipe de district. En pro, les joueurs ratent aussi des passes. J'essaie d'être positif, d'amener cette cohésion sur le terrain. Pour l'instant, la mayonnaise prend bien, c'est chouette. C'est ma première expérience sur un groupe premier senior. A la naissance de mon fils, je suis revenu à Clohars-Fouesnant, j'avais dirigé le groupe de la réserve, en tant qu'entraîneur-joueur. On était en D3, on était monté de suite en 2018/2019. Il y'avait vraiment une belle bande de jeunes et la mayonnaise avait très bien pris aussi. Je sens qu'on est dans le même schéma, car j'ai pas mal de joueurs de l'équipe qui étaient dans le groupe B quand on est monté en D2", souligne Benjamin Larue.
Révélant une vraie capacité à souder et à fédérer un groupe, Benjamin Larue est un nouveau visage d'entraîneur dans le Sud-Finistère. Le très bon début de saison de l'ECF, enrichi par ce parcours historique, et ces victoires significatives sur Gourlizon (0-1) ou Mellac (D1) représente certainement le départ d'une belle saison, à venir pour ces Cloharsiens.