Géant! A l'instar de la performance du gardien, Julian Le Brusque, qui à 36 ans, a rayonné dans ce match du 4ème tour de la coupe de France, ce samedi en fin d'après-midi, devant le Stade Pontivyen (R1). Se dressant face à une montagne régionale, l'Espoir Clohars-Fouesnant (D1) a ressorti beaucoup de fierté, à la fin, d'avoir tenu un défi inconnu et élevé sur 90 minutes. Mesuré pour la première fois de son parcours, à un haut-niveau régional, les Cloharsiens ont bien noté la différence dans le rythme, l'intensité, la qualité des passes et le pressing. Mais ils en retirent aussi beaucoup de satisfactions, à commencer par la plus importante, qu'ils ont la capacité cette année, de faire quelque chose en championnat E de D1. Seulement défaits 0-1, les locaux le doivent en grande partie à Julian Le Brusque, auteur d'une partie de haut-niveau dans les buts, de sa première intervention, en fermant l'angle sur Nathan Le Gouellec, à cette frappe presque imparable de Florian Audo, qu'il sort en corner, à la 93ème minute, pour rester sur ce 0-1. Seulement battu sur un pénalty de Johan Guéhenneux (0-1, 52'), le gardien, originaire de Saint-Evarzec, a été le meilleur joueur de ce 4ème tour de la coupe de France. A l'image de sa concentration extrême sur les centres, avec un regard sur le centreur, et un autre anticipant la potentielle relation à venir, vraiment, du grand art pour un redoutable spécialiste du poste en Sud-Finistère. Formé en jeune au Quimper Ergué-Armel, au Quimper Cornouaille FC, deux ans au centre de formation du Stade Brestois, l'US Concarneau en jeunes aussi, et une grosse partie de sa carrière senior à l'US Fouesnant, aux portes de la DSE avec Alban Huitric, il resplendit sur ce début de saison, avec une intéressante équipe de l'Espoir Clohars-Fouesnant.
Légende: Auteur de plusieurs parades magnifiques, Julian Le Brusque a maintenu dans le match son équipe face au Stade Pontivyen. |
Julian Le Brusque, c'est comme le bon vin, il ne vieillit pas, mieux, il donne toujours cette impression d'être meilleur avec les années passantes. Désigné comme l'as de match avec ce commentaire suivant: "Absolument énorme du début à la fin, jusqu'à la dernière action à la 93eme, sortant une frappe placée de Florian Audo, le portier de l'espoir Clohars-Fouesnant, Julian Le Brusque a maintenu L'ECF en vie dans ce match. Décisif à six reprises, auteur d'un arrêt magnifique en milieu de première période, il a accompli un vrai récital, à 36 ans", Julian Le Brusque a très longtemps retardé l'échéance, notamment en repoussant en pleine lucarne la frappe de Louis Le Bescond, à la demi-heure de jeu.
" On s'attendait logiquement à subir. Après, nous avons eu quelques occasions, c'est dommage, le pénalty. Je regarde l'action de mon but, Notre défenseur touche le ballon en premier, leur attaquant tombe après. C'est malheureux - pour ne pas dire un autre mot - ce coup de sifflet, car même si nous étions dans le dur, on se sentait capable de faire le dos rond jusqu'au bout. Ce pénalty nous met dedans et fait la claire différence à l'arrivée. Quand tu perds 0-1 sur un fait de jeu, forcément, il y'a de la déception de notre côté. Nous avons été costaud, derrière, nous avons été bien. On retient que nous ne prenons pas de but face à une ex-National 3, dans le jeu. Notre fierté est là, à chaud. Affronter une R1, on ne sait pas trop à quoi s'attendre. Cette année, nous avons une belle équipe", relevait Julian Le Brusque.
Embarqué dans une position attentiste, en bloc compact, et zone basse, l'Espoir Clohars-Fouesnant a veillé à sortir proprement le ballon, même si le pressing du Stade Pontivy ( sans être excessif) les contrôlait dans leur partie de terrain. " A mon sens, nous avons peut-être subi trop vite, trop tôt. On pensait qu'il aurait commencé plus cool. Nous avons quelques situations, mais pas d'occasions nettes non plus. Le seul scénario possible pour se qualifier, était d'avoir la baraka, et inversement, qu'ils pêchent dans l'efficacité. Notre seul espoir possible dans ce match, c'était d'aller aux pénaltys, comme Quimper Kerfeunteun contre Milizac. On était dans cette même recherche. Pour être dans un bon jour, pour un gardien, il n'y a pas de secret, il faut arrêter les premiers ballons, pour s'amener bien le match. Après, ça part. Mon arrêt le plus dur, la frappe lointaine, je ne suis pas bien placé au départ, à droite, j'arrive à la sortir de justesse"
Avec l'expérience du niveau ligue dans la durée, au club voisin de l'US Fouesnant, Julian Le Brusque a rejoint l'Espoir Clohars-Fouesnant en 2018/2019, une décision mûrement réfléchie de sa part, pour le bien d'un équilibre personnel. " C'est ma quatrième saison à Clohars-Fouesnant, nous avons un superbe complexe, c'est agréable. Nous avons eu Florent Philippe, en entraîneur, la saison dernière, ça m'a fait rester au club, malgré les sollicitations. Franchement, on aimerait bien monter en R3. Sincèrement, nous avons une belle équipe, cette année. Je pense que nous avons moyen de faire quelque chose. L'arrivée de Benjamin Larue a fait du bien. On sent plus un groupe. Je n'ai jamais eu un coach de sa caractéristique, on sent qu'il est comme nous, qu'il est avec nous sur le terrain. Certains coachs sont plus détachés dans leur attitude, mais lui, il est très présent. Au milieu de terrain, nous avons pris du galon. Pourtant, nous n'avons pas eu beaucoup de joueurs en plus"
Forcément à 36 ans, Julian Le Brusque ressent les choses différemment mais il conserve une motivation intacte pour prolonger encore quelques saisons en senior. " Je suis arrivé à l'Espoir Clohars-Fouesnant quand l'US Fouesnant est descendue en R3. Je sentais un cycle se terminer, je voulais aussi aller avec d'autres potes. Tous les ans, j'ai des opportunités d'autres clubs de niveaux au-dessus, comme à l'US Trégunc, la saison précédente. J'ai deux enfants, mon activité professionnelle, qui me prend beaucoup de temps, j'ai envie d'un confort. J'espère qu'on montera avec Clohars, car la D1, c'est sympa, mais j'aimerai bien retrouver la ligue. Tant que je suis en forme, je ne me pose pas la question d'arrêter. Après, c'est dans la tête, si ça doit lâcher, ça ne sera pas le corps, mais d'abord la tête. Physiquement, les gardiens sont privilégiés par rapport à des joueurs de champ, on va souvent plus loin en âge. C'est la motivation, qui compte, avoir envie de jouer le dimanche. Cette année, je nous trouve mieux que l'an dernier. La coupe de France est un révélateur, même si nous n'avons pas eu un gros parcours, il fallait être costaud pour sortir Gourlizon chez eux ou Mellac à domicile ( deux anciennes R3). Sincèrement, je nous pensais capable de plus tenir le ballon face au Stade Pontivyen. J'étais presque déçu de notre départ. Je trouve que nous n'en avons pas trop profité, car le Stade Pontivyen nous laissait aussi nous exprimer avec le ballon. Après, c'est facile de dire ça quand tu es dans les buts"
Profitant de ses 90 minutes contre le Stade Pontivyen pour avoir une visualisation affinée de leur potentiel d'équipe, l'Espoir Clohars-Fouesnant devra maintenant s'en servir en championnat, en affrontant des équipes de son niveau, en D1, poule E. " Ce n'est pas souvent dans une carrière qu'on joue dans une ambiance comme ça. C'est encourageant pour la suite du championnat. Depuis que je joue à Clohars-Fouesnant, nous sommes toujours dans les premiers jusqu'en février/Mars, avant de s'écrouler sur la fin. Cette année, nous jouerons encore le haut de tableau, mais notre vérité se situera en mars. Est-ce que dans la tête, on est capable d'aller chercher plus loin? Ce match face au Stade Pontivyen va nous servir de match référence, celui de Mellac aussi dans la concentration. C'est des matchs que les jeunes de Clohars ne connaissent pas. Ca va mettre de la référence en terme de concentration, d'exigence, et de pression", conclut Julian Le Brusque.