Erwan Pichavant, l'optimisation du déplacement sans ballon
Depuis les débuts du live de Newsouest, en cours de saison 2012/2013, Erwan Pichavant, originaire de Confort-Meillars ( et non Mahalon) a toujours été un modèle de régularité, dans une catégorie à part, celle des buteurs. Depuis son intégration à la première de la Stella Maris, passé la saison 2015/2016, cet attaquant est régulièrement dans le top 10 du classement des buteurs de sa poule. Jamais tout en haut, à la première place, mais sur une durée de 7/8 ans, sa performance répétée dans le temps a fait sa renomée locale. Très attaché à la Stella Maris Douarnenez, malgré des approches de club supérieur, il reste un buteur diablement efficace, qui même dans un jour apparemment sans, face à Pont l'Abbé, en première mi-temps, sait que le temps fera son oeuvre. A 27 ans, il prend (enfin) la pleine lumière. " Si je n'avais pas marqué le 3ème but, j'aurai voulu prendre le pénalty pour ajouter le 4ème face à Pont l'Abbé". Intégrant une nouvelle fois le top 10 avec ce 4ème but de saison, en R2, poule B, il est dans ses temps de passage, avec un recentrage au poste de 9, avec le départ de Romain Salm. Sur un côté, au centre, en retrait, il a toujours eu ce don du but, de se trouver au bon endroit. Et avec des pourvoyeurs de qualité comme Jérémy Le Saos ( la classe supérieure de cet effectif stelliste), Nathan Plouhinec ( extrêmement intéressant dans la précision chirurgicale de ses centres) ou Redha Nekrous, Erwan Pichavant complète un quartette, qui sonne tellement juste en R2.
Légende: Modèle de régularité, le Capiste, Erwan Pichavant enquille les buts, saison après saison, devenant une sacrée référence dans ce domaine, dans le Sud-Finistère.
Je me mets à la place d'un jeune qui regarde le match des tribunes, et qui joue attaquant dans sa catégorie U13/U15/U17, rien que regarder les déplacements des avant-centres à niveau régional, comme Erwan Pichavant, apportera un mécanisme différent, qui répété, fera une différence nette. A la Stella Maris, encore plus, en cette saison du renouveau, car c'est une équipe qui prône le jeu pour aller chercher ses victoires. Erwan Pichavant n'est pas l'attaquant le plus costaud du groupe, ni celui qui dribblera trois joueurs pour s'ouvrir l'accès au but mais il est très certainement un des plus fins dans sa manière d'appréhender les actions. Faussement faux-fuyant, avec un aiguillage parfait dans la surface, sa différence est qu'il se procure ses situations par ses déplacements sans ballon.
" Face à Pont l'Abbé, nous avons plus posé le jeu, alors que dans les précédents matchs, nous avions cette tendance d'aller chercher trop vite vers l'avant. Devant, avec la qualité de l'équipe, on a des ballons. Aujourd'hui, nous avons eu plus de liant collectif. Notre déclic est venu de notre match à Lorient Sports (0-3). On a réussi à poser notre jeu. Cette année, j'ai été recentré numéro 9, je suis capable de basculer sur un côté, avec Mathéo ( Loth-Guillon) qui peut prendre l'axe, en fonction de l'adversaire"
Avec l'accélération de sa vie personnelle, fruit de sa récente paternité, Erwan Pichavant a l'avantage à 27 ans, de se connaître parfaitement, de savoir comment et où placer ses efforts, comme dans la surface, il se gère pour être dans les meilleures dispositions physiques, le dimanche. Et là aussi, il n'est pas dans ce top 10 des buteurs, tous les ans, par hasard.
" Même si je peux m'entraîner un peu moins, avec le travail, la vie de famille, physiquement, je me trouve bien. Je fais l'effort quand on est en période de préparation, avec trois séances par semaine, si je n'en fais qu'une, je cours entre midi et deux pour compenser. On arrive dans une période de la saison très intéressante, parce qu'on commence à trouver de bonnes relations sur le terrain. C'est une année sympa, mais nous avons eu des départs, six mutés dans l'équipe première. La cohésion est bonne. Notre ambition, elle est compliquée cette année, parce que de toute façon, il n'y aura que deux montées au bout dans toute la Bretagne en R2. Nous avons effectué un mauvais début de saison, mais on gagne contre les favoris du groupe ( AEG, Lorient Sports). On est sur une année de transition, où après, une descente, on est en recherche de retrouver de la confiance et restructurer le club. Quand tu as trois équipes seniors qui descendent, l'idée est de remettre des fondations. Il y'a des clubs qui peuvent s'effondrer, il a fallu digérer ses trois descentes. Notre objectif prioritaire, s'il faut en citer un, ça sera de refaire monter la B en R3, parce qu'ils sont dans un bon groupe"
La Stella Maris de Douarnenez a dès le début de la saison, été citée comme l'équipe au-dessus par beaucoup d'autres équipes du même groupe, en oubliant que cette équipe était un jeune groupe, qui devait absorber six recrues, qui ont joué aux étages inférieurs, la dernière saison. On ne passe pas d'un niveau R3 à R2 ou même D2 à R2, en claquant des doigts, même si le talent est là, il faut nécessairement un succession de matchs et de vécu collectif, pour le faire émerger.
" On veut prendre du plaisir, retrouver du plaisir, parce qu'on a quand même galéré sur la dernière saison. Nous bâtissons un nouveau cycle, dans les anciens, il ne reste que Kévin Veillon et Adrien Le Grand, qui dépassent la trentaine. Quand on est au complet, en première, l'effectif est de qualité, mais avec des blessures, ça peut vite se restreindre. Il faut faire attention. Le plaisir est différent, cette année, on avait cette frustration de ne pas avoir beaucoup joué à la maison, parce qu'on y est plus à l'aise", conclut Erwan Pichavant.