Le 18/11/2020

Le samedi 3 mai 1969, les Pouldergatois devenaient "les maîtres du monde"

Qui l’aurait cru ce samedi 3 mai 1969 ? Personne, sans doute. En effet, alors que leur métronome du milieu de terrain, André GEOMAY, se mariait ce jour-là, bon nombre de ses coéquipiers étaient ses invités et cela se comprend. En effet, initialement, ce match était prévu le 13 avril et avait, donc, subi un report à ce dimanche 4 mai. Une date, qui, au départ, ne faisait pas l’affaire de nos couleurs. Or, l’enjeu était de taille pour Pouldergat Sports comme pour ses adversaires, les aviateurs de Pluguffan. A savoir l'enjeu d'une éventuelle montée en PH soit une entrée dans la Ligue de l’Ouest, tout simplement (La ligue de l’Ouest comprenait, à l’époque, en plus de la ligue de Bretagne actuelle, les départements de la Mayenne et de la Sarthe...).

L’enjeu, parlons-en et rappelons-nous le classement à l’aube de cette dernière journée de ce « championnat, ô combien, resserré » : 1er: CA Penhars (28 pts) ; 2ème: Pouldergat Sports (28pts) ; 3ème: Penmarc’h (27 pts) ; 4ème: Pluguffan (27 pts) ; 5ème Loctudy (24 pts). Les deux premières équipes Penhars et Pouldergat étaient départagés à ce qui était appelé le quotient à l’époque à savoir le rapport buts marqués sur buts encaissés soit 1,6875pour Penhars et 1,68 pour Pouldergat. Ce qui faisait de Penhars le leader du groupe pour un écart de 7,5 millièmes en leur faveur.

En outre, cette dernière journée offrait, entre autres, les matchs suivants : Pluguffan – Pouldergat Sports, CA Penhars – Loctudy et Audierne – Penmarc’h soit deux matchs entre les 5 premiers du championnat et la possibilité à l’un des 4 premiers, à l’issue de cette dernière journée, d’accéder à la PH (R3 aujourd’hui). Peut-être du jamais vu depuis 50 ans. Pour ce dernier match, les Cormorans d’Antoine PASCUAL (ancien pro au Stade rennais), surfaient sur l’eau en cette fin de saison (9 victoires et un nul dans cette poule retour). Ils feront leur « boulot » en remportant leur match sur le score de 4 à 1 et totalisaient donc 29 points (A l’époque, la victoire valait 2 points, le nul, 1 et la défaite « peanuts »).

L'équipe de Pouldergat Sports, championne de D1 en 1969   

Debout : Jean LE COZ, Guy COSQUER, Roger GUELLEC, Pascal LE GOUIL, Jean Noël LE GOUIL, Corentin GUELLEC, Hervé FLOCH, Yves LE MAO, Raphaël LE GOUIL. Accroupis : Joseph COULLOCH, Jean-Jacques KERVAREC, Robert LE COZ, Gérard LE COZ, André GEOMAY, Bernard BRANJOU, Pierrick LE BOT 

Les Pouldergatois, amoindris par des absences dues à la noce d’André GEOMAY comme il a été signalé ci-dessus, se rendaient, donc, à Pluguffan qui pouvait, encore, espérer la montée selon les résultats des autres matchs. Côté Pouldergatois, peu de monde y croyait. Cependant, une délégation d’observateurs expérimentés, composée de Jean Claude FLOCH’LAY et Jean-Noël HELIAS suivait le match Penhars – Loctudy, espérant, vraisemblablement, conjurer le sort. En ces temps-là, le « téléphone portable » n’existait pas et Jean Claude FLOCH’LAY faisait des « allers – retours » entre Penhars et Pluguffan pour donner des nouvelles du match qu’il suivait tout en prenant, bien entendu celles du match en cours. Ces dernières allaient devenir bonnes car Bernard BRANJOU, ailier gauche insaisissable, ouvrait le score et permettait à Pouldergat de mener 1 à 0 à la mi-temps. Mais, cela n’était point suffisant car Penhars menait aussi 1 à 0 sur ses terres.

En seconde période, pire, les Pluguffanais égalisaient et se relancaient dans la course à la montée. Ce faisant, ils jouaient leur va-tout dans ce premier quart d’heure de reprise mais se casseront les dents sur une défense de fer, articulée autour de sa tour de contrôle, Roger LE GUELLEC dit « Bull » et d’un jeune gardien au talent prometteur, Jean- Noël LE GOUIL. Tant et si bien que, dans ce match de feu mais courtois, les hommes du président, Raphaël LE GOUILL, doubleront, tout d’abord, la mise par l’intermédiaire de Gérard LE COZ, éteignant, de ce fait, les ardeurs adverses. Ensuite, René JONCOUR crucifiait définitivement ses hôtes en inscrivant le troisième but. Les Pouldergatois étaient sûrs de leur seconde place. Ce qui, d’ailleurs, les satisfaisait pleinement, en l’occurrence. Mais, une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, les observateurs Jean Claude FLOCH’LAY et Jean-Noël HELIAS allaient faire exploser le vestiaire en leur apprenant l’égalisation de Loctudy à Penhars qui avait manqué un nombre incalculable d’occasions pour se mettre à l’abri d’un retour bigouden.

Ce résultat donnait le classement final suivant : 1er: Pouldergat Sports (30 pts) ; 2ème: CA Penhars (29 pts) ; 3ème: Penmarc’h (29pts) ; 4ème: Pluguffan (27 pts) ; 5ème: Loctudy (25 pts). Les Pouldergatois étaient en PH : INCROYABLE. Ils s’offraient une 3ème mi-temps INOUBLIABLE dans leurs vestiaires : carton de champagne et arrosage collectif, chants et cris de partout visite à tous nos clubs amis voisins, retour de noce au resto de la criée à Douarnenez. Bref, nous étions les maîtres du monde. Du côté de Pluguffan, peu comprenait la liesse Pouldergatoise et, pour cause, à 3-1, leurs émissaires n’allaient plus à Penhars. Par conséquent, ils croyaient que Penhars avait gagné et montait en PH. C’est un supporter bien connu à Pouldergat, Pierre BRIANT qui leur confirma le nul et, donc, l’accession de Pouldergat Sports.... C’était, il y a 50 ans et la suite sera moins joyeuse mais comme le dit un proverbe : « il faut savoir profiter de l’instant présent ».

Source texte et photo Pouldergat Sports

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