Concarneau, pôle de décollage sportif et économique
Le cerveau collectif est une expression chère à l'écrivain américain Napoleon Hill. Elle met en avant la nécessité pour toute réussite de projet de savoir s'entourer de personnes compétentes dans des domaines différents. Le pôle de formation, Concarneau Cornouaille HB réalise actuellement une extension de capacité financière par le biais du partenariat d'entreprise et de la taxe d'apprentissage, à laquelle doivent s'acquitter toutes entreprises. Cette mission d'augmenter le budget pour être plus performant en qualité sera du ressort en autre de Florent Le May, ex-chargé commercial et de communication de l'Ujap Quimper et Philippe Grijol, ex-co-directeur de la société de courtage Olan à Concarneau et ex-joueur et entraîneur de handball. Chapeautée par Eric Guével, entraîneur des seniors filles de Concarneau et directeur du Carrefour Market de Bénodet, cette structure, à l'historique de quatre ans, avance pour améliorer encore la qualité de la formation proposée axée sur le handball (8 h/semaine) et les études (30 h/semaine). Actuellement, pour cette promotion 2015/2016, 28 jeunes de 15 à 18 ans suivent ce cursus intensif avec à l'arrivée un taux de réussite au baccalauréat frôlant les 100%.
Le handball est un cadre d'ouverture sur soi et aux autres, un partage des valeurs, un apprentissage de la citoyenneté résumé dans un goût de l'effort, des objectifs de progression et une envie déterminante. Jusqu'à alors discret dans leur communication de l'aveu même des dirigeants, le Concarneau Cornouaille HB, pôle d'excellence de formation ouvert à tous les jeunes sur demande, a décidé de changer de braquet, dans cet hiver. " Pour pouvoir proposer, il faut d'abord prouver. Nous avons réussi ce pari fou de créer la première filière de formation dans le Sud-Finistère, à Concarneau, en relation avec le lycée public Pierre Guéguin. Pour grandir, nous sommes obligés de consolider notre mue économique. On tire aujourd'hui 25% sur un budget actuel de 50.000 € de la taxe d'apprentissage. Demain, nous voulons atteindre 60% d'un budget provisionné à 75.000 € avec la taxe d'apprentissage et partenariats économiques", indique Eric Guével.
Avec cette tendance lourde de désengagement progressif de l'état et des collectivités, le sport amateur doit se reconfigurer en plein vol en s'adaptant à une future diminution du robinet public. Concarneau Cornouaille HB conforte son choix de l'autonomie dans un financement privé majoritaire. Pour y parvenir, le CCHB met en avant des arguments tels que la jeunesse, l'éducation, la citoyenneté et l'envie. " En tant que chef d'entreprise ou dirigeant, j'ai toujours aimé que mes collaborateurs s'engagent dans la vie sportive et encore plus dans un sport collectif où on retrouve beaucoup de similitudes avec le monde de l'entreprise. Les jeunes doivent apprendre qu'on ne peut pas gagner tout seul. La victoire passe par une entraide permanente, un respect et une envie. Pour l'entreprise, il y'a une dimension citoyenne et de proximité importantes. Les jeunes passent 42 heures dans la semaine à coordonner le handball et les études. Il y'a une culture de l'effort transmise", résume Philippe Grijol.
Commencée à 15 éléments en 2012/2013, cette aventure démarrée le 27 février 2012, a doublé ses effectifs en quatre ans avec 28 jeunes (18 garçons et 10 filles). " Notre objectif est la qualité et non la quantité. Nous n'irons pas au-delà de trente jeunes. Nous voulons atteindre une parité fille/garçon. Les jeunes viennent de partout, bien-sûr de Concarneau, mais de Vannes, Châteauneuf du Faou, Guiscriff et même de Caen. Nous intervenons également auprès des primaires et proposons aux écoles qui le souhaitent d’intervenir dans les programmes d’EPS sur un cycle de 6 à 7 semaines en proposant du hand, à Concarneau, Pont-Aven ou Trégunc et Pont Aven", résume Maxime Henaff, formateur à plein temps sur la section en binôme avec Maël Le Youdec.
L'ambition d'augmenter le capital financier de la structure sera aussi de densifier les professionnels y exerçant avec le passage d'un mi-temps sportif à un plein-temps et la création d'un poste administratif. Quatre ans après, Concarneau entend toujours respecter sa logique de former pour le bien-commun des clubs environnants. En prêchant pour une formation poussée d'une passion, cette filière d'excellence grandit dans la Cornouaille et pour un département, premier dans le nombre de licencié(e)s en France.
Christophe Marchand