Le 22/01/2017

US Concarneau: L'emphase marquée au public

La mise en avant par l'emphase de l'importance du public concarnois a été marquée dans une accentuation des discours des deux entraîneurs, à la fin du match entre l'US Concarneau et La Duchère. Nicolas Cloarec et Karim Mokeddem soulignaient sa haute importance et son impact presque immédiat quand l'élastique commence à tendre. Dans beaucoup de matchs, le pressing haut concarnois, à la Milan AC de la fin des années 80, a été souligné à juste titre, souvent impulsé par l'impact de Maël Illien au milieu de terrain. Cet étouffement de la proie, à la sauce thonière, est une spécialité et une spécificité locale. En écoutant les commentaires différents, le public joue une sacrée importance dans cet engagement soudain à corps perdu car il bat la mesure et donne la motivation de la persévérance aux joueurs pour le tenir à une forte fréquence. Cette potion magique donnée par les druides du Kop Allemand, avec des chants anglophiles émet des ondes positives aux joueurs. Après ce bon match nul cherché et gagné à Guy-Piriou, face à un prétendant à la Ligue 2, Lyon Duchère, l'US Concarneau reste sur son tableau de marche.

Dans la froideur de l'hiver, l'US Concarneau a été chercher un bon point face à Lyon Duchère. 

" Nous avons joué dans un bon stade, une belle ambiance car la pelouse a été compliquée pour les deux équipes. Quand on voit les supporters ce qu'ils sont capables de faire, les joueurs de Concarneau, poussés par ce public-là, après l'expulsion, ça fait plaisir. On est même envieux. C'est compliqué chez nous car nous jouons devant 200/300 spectateurs. Pour revenir sur le match, c'est une grosse déception car nous avons eu la chance pour passer. On était mieux depuis deux mois. Au match aller, Concarneau nous avait donné une leçon de réalisme. On avait à coeur de faire un coup ici. Si nous avions dit au mois de novembre que nous allions faire un match nul à Concarneau, nous aurions signé de suite", précise le coach Rhodanien, Karim Mokeddem.

Il n'était pas loin de repartir avec les trois points de la victoire. Ses attaquants, Mamadou Niang et le rentrant, ex-guingampais, décisif à Pau, Ladislas Douniama a failli endosser le costume du "Super Sub". Après, sur la physionomie du match, nous avons pêché dans le dernier geste, même pas dans la dernière passe. Nous avons 3 à 4 situations nettes. Le championnat est encore long".

Marqué par cet aspect de l'US Concarneau, de son stade à l'Anglaise, avec une proximité renforcée avec les joueurs, le coach Lyonais était même envieux de cet attachement populaire, qui lie son équipe à son public. On est à 11 points du maintien. Concarneau est une belle équipe. Je le répète encore, avec un public magnifique. Avec cette force, je ne vois pas trop ce qu'il peut leur arriver à domicile. Un accident par ci, par là, un accident, ça arrive comme face à Dunkerque, mais là, avec un tel public, on pensait qu'ils étaient 10 après l'expulsion, mais en fait, ils étaient 15 face à 11 joueurs de La Duchère", souligne le coach de Lyon La Duchère, Karim Mokeddem. 

Côté concarnois, Nicolas Cloarec, dont l'analyse des matchs a toujours cette justesse et précision, revenait sur cette reprise de compétition, forcément périlleuse, après un mois sans repère fixe et donnait dans la satisfaction de ce point obtenu tout en maugréant la blessure de son défenseur, Mohamed Fadhloun, qui ne s'en sort pas de son année galère. " Il y'a deux choses sur cette première mi-temps: un manque de rythme dû au fait que nous n'avons pas joué depuis un mois et un grand nombre de déchets technique. Nous avons été paradoxalement presque meilleur à 10. On a eu un sentiment de révolte afin d'amener le public avec nous. Contenu de la physionomie du match, des conditions, et du fait que c'est un premier match en 2017, on s'en contentera. La dernière chose positive est que La Duchère postule à la Ligue 2 mais nous conserverons l'avantage particulier sur eux. Ce n'est pas simple un terrain gelé. Je l'ai connu souvent à Clermont-Ferrand, pour des Bretons, c'est plus rare. Les appuis, la maîtrise technique, notre première mi-temps est médiocre pour cette raison. On a voulu jouer comme on sait le faire avec beaucoup de spontanéité. Mais sur ce terrain, il faut décomposer son geste technique et presque le ralentir par phase. C'est pour ça que nous avons connu beaucoup de déchets. Le gros point noir de la soirée est la blessure de Momo (Mohamed Fahdloun) dont on attend d'en savoir plus. C'est fâcheux car il a perdu son grand-père, dans la semaine. Il revenait de son enterrement et là, il se blesse au genou. On est vraiment triste pour lui car nous voulions lui offrir cette victoire", commentait le coach Thonier, à l'issue de ce duel face aux Lyonais.

Afin d'illustrer l'importance du public et son apport dans les moments clés et décisif d'une partie, Nicolas Cloarec, même sans son affluence habituelle, se convainc dans un esprit carthésien et rationnel de la somme d'additions recueillie par ses adversaires. Le coach de Lyon La Duchère lui avait empresé de lui témoigner une affection et une jalousie loquace devant ce soutien fort populaire. Une bonne partie des ingrédients est rassemblée pour s'offrir une opportunité de franchir une nouvelle marche en fin de saison. Il y'avait 1000 personnes de moins que d'habitude avec le froid. Je n'ai peur de le dire, notre candidature en L2 est crédible aujourd'hui. Nous tournons à 2000 personnes en moyenne. Si des équipes qui sont troisième, commencent à vous dire, que vous avez l'équipe qui va bien, le stade qui va bien, le public qui va bien, ça rend d'autant plus crédible notre volonté de nous battre pour aller chercher l'étage supérieur. Sincèrement, j'appréhendais énormément ce match. les joueurs ont su répondre avec leurs moyens. On a des absents, nous voyons de suite que le niveau global peut chuter quand ils ne sont pas là. Nous pouvons aussi constater que c'est ce qui justifie d'avoir un effectif. Aujourd'hui, si nous avons trois à quatre garçons de la B, on ne fait pas 0-0, ce soir " , précise le coach Concarnois, Nicolas Cloarec. Le week-end prochain, l'US Concarneau affrontera l'équipe qui aurait dû eu égard à ses 5 millions d'euros de budget annuel, être à la place des Concarnois, à mi-championnat, le Paris FC dans son antre de Coubertin désespérament vide. L'argent ne fait décidément pas tout. Devant une domination écrasante des télévisions sur le budget des club, au détriment de la billeterie traditionnelle, l'US Concarneau mise sur cette voie à part, de fidéliser d'abord son public, une volonté affichée qui lui donne raison dans le bon cycle actuel du club.

Christophe Marchand

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