Le 19/01/2016

Benjamin Nivet. " On veut essayer de sauver notre saison avec la coupe"

19 janvier 2016. Le 2 janvier, Benjamin Nivet a fêté ses 39 ans, un âge canonique pour le football professionnel. Ce "Highlander" des temps modernes défie le temps. Plus de 500 matchs en professionnels agrémentés d'une carrière jalonnant la ligue 1 et 2. Néanmoins, il reste un joueur guidé par la passion et le respect d'un cycle long dans les clubs (8 ans à Troyes, 5 ans à Caen, 3 ans à Châteauroux et 2 ans à Auxerre). Ce mercredi soir, à Guy Piriou le capitaine de l'ESTAC Troyes endossera le brassard pour une nouvelle campagne de la coupe de France. Portrait d'un footballeur talentueux, un numéro 10 à l'ancienne, créateur du milieu de terrain qui fut encore à 38 ans classé parmi les quatre meilleurs joueurs de la Ligue 2.

Benjamin Nivet, dont la sélection 11/12 ans de Eure et Loire fut encadré par l'actuel président de l'US Crozon/Morgat, Jean-Claude Stipon, fait partie de ces footballeurs qui font du bien au football professionnel. Exemplaire sûr et en dehors du terrain, à l'écart des avertissements et des faits divers, il incarne les valeurs d'une certaine forme de football. Un puriste du jeu, marqué par des coups d'éclat dans un match. Il possède ce don de se mouvoir entre les lignes adverses, habile dans les coups de pieds arrêtés, prompt à faire la juste passe. " Mon premier match en professionnel a été joué en 1997 contre la Berrichone de Châteauroux. Nous avions gagné 5-0. Ca s'est très bien passé à Auxerre avec Guy Roux mais je devais partir pour gagner du temps de jeu. 20 ans après, la passion me guide toujours. Ce n'est pas un métier pour moi. C'était mon rêve de devenir pro. J'ai toujours l'envie. Je suis passionné par ce que je fais et vis au quotidien. Forcément, avec l'âge, les sacrifices sont grands. Je sacrifie une partie de ma vie de famille. Mon fils aîné a maintenant 12 ans. J'aimerais passer plus de temps en famille. Les vacances sont souvent rognées avec la reprise des entraînements fin juin".

On vient chercher la qualification. Peu importe la manière!

Son retour en ligue 1 inattendu devait être une fête mais deux trimestres après, il s'avère un calvaire avec un crédit victoire toujours au point mort en 22 journées. " C'est difficilement explicable surtout sur la façon dont nous avions dominé la ligue 2. C'est une expérience tellement difficile. Elle est unique. Je la découvre à 39ans après 20 ans de professionnalisme. Comme quoi, on apprend toujours". Forcément, avec ce parcours ressemblant à un chemin de croix, le maintien serait vécu comme un miracle. Dans ce contexte, le coupe de France revêt d'un intérêt tout particulier pour Troyes. Peut-être le dernier vrai match à enjeu pour l'ESTAC Troyes pour cette saison 2015/2016, en cas d'élimination à Guy-Piriou. " Mon meilleur souvenir de coupe? Notre demi-finale contre Bordeaux en 2013. Nous avions marqué les premiers dès les premières minutes mais Bordeaux était repassé devant à 1-2. Concarneau est un adversaire très performant en championnat. On s'attend à une grosse ambiance sur leur terrain. J'ai appris que le stade serait à guichet fermé. On prévoit le même genre de match vécu à Dunkerque en 32ème finale où on passe aux prolongations. Nous n'avons pas encore reçu d'informations sur cette équipe bretonne (entretien ce mardi après-midi)" avant de reprendre "On entre dans le vif sur notre entraînement de cet après-midi. On veut essayer de sauver notre saison avec la coupe de France. Nous avons l'ambition de nous qualifier à Concarneau. Il y'aura vraiment un parfum de coupe dans leur stade. Nous avons la réputation de bien jouer au football. Cette étiquette est sympa mais dans le football de haut-niveau, c'est qu'on aime par-dessus tout, c'est gagner des matchs. On vient chercher la qualification. Peu importe la manière"

Concarneau est prévenu. L'ESTAC Troyes ne galvaudera pas la coupe de France et jouera peut-être un de leur dernier match à enjeu dans cette saison. Une qualification face à une ligue 1 revêtirait d'un exploit et d'une première pour l'US Concarneau. Les rôles ne doivent pas être inversés. La pression est sur l'ESTAC Troyes, qui est dans l'urgence de gagner des matchs, cette saison. Avec un chef d'orchestre à la baguette, repu à tant de combats à haut niveau, Troyes est forcément bien outillé pour passer l'épreuve des Thoniers. Benjamin Nivet est un exemple pour tous les joueurs professionnels ou amateurs. Celui d'un joueur qui a associé qualité et longétivité au plus haut-niveau porfessionnel. Le voir à Guy-Piriou est une chance pour tous amoureux de beau football.

Christophe Marchand

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