03/06/2025

Le Nouveau Défi de Manu Nédélec

Et dire que Manu avait déconseillé à sa compagne et au petit Jude (5 ans) de faire le déplacement à Morgat ! "Je leur avais dit que ça ne valait pas la peine de venir me supporter, que j'allais courir tranquille. Actuellement je cours sur une jambe handicapé par une douleur au genou." Il faut croire que la jambe valide fonctionne très bien puisque l'ex-handballeur châteaulinois a décroché un podium sur le trail très couru de la Presqu'îlienne (26 kilomètres). Il s'en est d'ailleurs fallu d'un rien que Manu ne s'impose avant que Valentin Piques revenu du diable Vauvert (le fantasque traileur de la Team Trail Finistère s'était égaré du côté de l'Ïle Vierge) ne le coiffe sur le fil (un peu avant en réalité). Qu'importe ! La deuxième place fera le bonheur de Manu qui ne joue pas encore tout à fait dans la cour de Valentin. Mais celui qui fut l'un des piliers de l'AL Châteaulin Handball en prend le chemin. A 34 ans, il n'en est jamais qu'à sa deuxième saison de trail et le perfectionniste garçon met tout en œuvre pour rattraper le temps perdu. "Mon seul regret, c'est de ne pas avoir commencé un peu plus tôt."

Légende: Manuel Nédélec a décroché un podium sur le trail très couru de la Presqu'îlienne - Crédit Photo: DR

Manu Nédélec handballeur, c'était la force pure. Le genre robuste, massif. Un tir destructeur. Le Lucky Luke de la salle Hervé Mao. Pas celui à qui on vient chercher des noises, à moins d'en avoir pesé les conséquences. La course à pied l'a transformé, redessiné des pieds à la tête. La silhouette s'est considérablement affinée (mais le sourire est resté le même).

"J'ai suivi les conseils de la diététicienne Julia Baleine et perdu 15 kilos. Et depuis peu, c'est Christophe Malardé qui m'entraîne." De son passé de handballeur, Manu a gardé le goût des "choses cadrées". Dans sa préparation, rien n'est laissé au hasard. "Le hand, de toute façon, j'en avais fait le tour et après la descente en Prénationale de l'AL Châteaulin, j'avais besoin d'autre chose, d'un nouveau défi. Mais ce qui continue de me guider, c'est la recherche de la performance."

La métamorphose n'a pas relevé de la formalité. "Le gros moteur est là mais la mécanique pèche encore", aime à lui rappeler le coach Christophe Malardé. C'est qu'on ne s'improvise pas coureur à pied du jour au lendemain. D'autant que comme tout traileur qui se respecte, Manu a voulu tâter de l'ultra (trail). Parfois à ses dépens. "Aux templiers, j'ai fini difficilement, sur l'UTMA, j'ai abandonné suite à des problèmes gastriques. Ma distance de prédilection, c'est plutôt 30/40 bornes actuellement. Il ne faut pas brûler les étapes. J'ai passé un cap de manière générale par rapport aux débuts en 2023 ; maintenant, je dois apprendre à gérer ces efforts plus rapides à des allures que je n'imaginais pas pouvoir tenir il y a deux ans…"

Si Manu ne s'interdit pas de rêver ultra, c'est donc dans l'immédiat sur des distances plus raisonnables qu'il se produira : l'Ultra Marin en relais ou le Bout du Monde sur 37 kilomètres. Il s'agit de ménager sa monture. Le moteur, pour Manu, c'est avant tout le plaisir. Et d'abord le plaisir de partager. Avec Julien, le frangin, le complice, le copain. "On s'est promis de courir ensemble les Foulées de Châteaulin en septembre. Je lui servirai de lièvre." Avec Beryl, la compagne et le petit Jude qui ne manquent (pratiquement) pas une occasion de venir soutenir le mari et papa. Une petite famille sur le point de s'agrandir. "On attend une petite fille pour le mois d'août." Jamais Manu n'oublie de mentionner les siens qui lui permettent de vivre pleinement sa passion. L'avenir appartient à la famille Nédélec.

RUBRIQUE CARTE BLANCHE A MARC FEREC

Mentions légales - Protection des données - CGU / CGV