Erwan Richard ( Courir à Coray), la course à pied en mode plaisir
L'athlé et plus globalement la course pédestre un sport individualiste ? Plutôt un sport à vocation familiale si j'en juge par mon expérience de correspondant sportif ! Dans le milieu, on aime à courir en famille. Mais dans la famille, il y a souvent un(e) rebelle, celui ou celle qui hésite à suivre le modèle familial. C'est ainsi que dans la famille Nédélec, l'un des trois frangins s'est spécialisé dans les jeux vidéo ; chez les Bargain, c'est l'une des filles qui résistait un peu mais a fini par céder à l'injonction familale ; chez les Autexier - c'est l'exception qui confirme la règle - je crois bien que tout le monde suit Maïwenn y compris. Retour à la normale avec la famille qui m'intéresse aujourd'hui : la famille Richard originaire de Tourc'h. Là, c'est la soeur aînée qui a dit Niet ! Mais ce n'est peut-être que provisoire parce que Jean-Noël et Marie-Laure les parents, sont de vrais amoureux de la course à pied. Et dans le discours de Jean-Noël prévaut le plaisir de transmettre ! C'est son dada ! Pas étonnant que Camille la cadette et Erwan lui aient emboîté le pas. Erwan Richard... Si le nom ne vous est pas inconnu c'est qu'Erwan croque avec appétit (et avec un certain talent) dans la discipline. Et comme le garçon est attachant, Newsouest est tout naturellement allé à sa rencontre.
Légende: Après un démarrage dans le football, Erwan Richard, originaire de Tourc'h, a trouvé son bonheur dans la course à pied. Crédit photos: DR
C'est sur le terrain que Jean-Michel a passé (avec un peu de retard) le relais à son fiston Erwan lors de l' épreuve de semi-marathon en relais dimanche dernier à Briec. Mais le passage de témoin, le vrai, a eu lieu bien avant. Le jour où Erwan a décidé de laisser tomber le foot (il a joué à Rosporden et à l'USC jusquà ses 15 ans) pour se consacrer à l'athlé.
"Il ne trouvait pas sa place dans le collectif", m'explique Jean-Noël. "J'avais surtout les pieds carrés", se marre Erwan. "Pour l'inciter à faire de l'athlé et lui montrer qu'il y avait une vie sportive en dehors du foot, on a repris ma femme et moi une licence d'athlé à l'US Bannalec", se rappelle Jean-Noël. Encouragé par la famille et ses prédispositions naturelles, Erwan tombe dans la marmite athlé. Et à Bannalec, il découvre un club à vocation familiale où il s'éclate. "J'ai de grands souvenirs de déplacements pour des Pré-France en Normandie avec mon entraîneur de l'époque Xavier Le Cras, avec les Donovan Christien, Julien Bourhis, Gwénaël André..."
Au coeur de ce groupe d'athlètes à très fort potentiel, Erwan Richard est loin d'être le plus doué. "Si je me rappelle mes débuts, je devais valoir 46/48 minutes sur 10 kilomètres. Je me suis amélioré progressivement. Je ne fais pas partie de ces athlètes qui explosent brutalement tous leurs records. Mais si je devais situer le déclic, ce serait ma dernière année Espoir juste avant la coupure du Covid."
Ses progrès, l'athlète aujourd'hui suivi par Kevin Le Clerc'h les attribue davantage à "la qualité qu'au volume de l'entraînement", même si celui qui court aujourd'hui sous la double étiquette de "Courir à Coray" et du "Bannalec Pays de Quimperlé Athlé" avale en moyenne 85 kilomètres hebdomadaires. Une progression linéaire donc qui lui vaut quelques chronos retentissants, à titre d'exemple 14' 52 sur 5000 mètres l'an dernier.
La course à pied, Erwan Richard l'aime sous toutes ses formes. La piste ? "A 25 ans, c'est la base que je dois travailler encore et encore. Mes distances de prédilection : 1500 et 5000 mètres. J'adore les séances de préparation, la sensation de vitesse, les changements de rythme." Avec le cross, la relation est la même. "J'ai failli manquer la qualif pour les France de cross à Carhaix. J'ai finalement été repêché, pour mon plus grand bonheur."
Sur route, l'ample foulée d'Erwan n'est pas moins efficace. "Un peu trop ample ma foulée, rectifie Erwan. C'est là par exemple que se situe ma marge de progression : dans la fréquence de la foulée. Sur route, je rêve de descendre sous la barrière des 30 minutes sur 10 kilomètres." Mais on retrouve aussi assez régulièrement le garçon sur trail où il truste les victoires. "Là, le stress est moindre. J'aborde vraiment la discipline en mode plaisir." Le plaisir de courir... Et si c'était là le secret de la réussite d'Erwan !
Rubrique Carte Blanche à Marc Férec
