A quatre journées du terme du championnat, le Châteaulin FC est maintenant bien décroché, en R1, poule A, à dix points du wagon démarré par l'EA Saint-Renan (10ème, 20 points). Ce dimanche, les joueurs de Didier Hascoët et Sébastien Brabant ont failli accrocher une demi-finale de la coupe du conseil, sortis à la séance de tirs au but par la GSY Bourg-Blanc (R2, 1-1, TAB). Ayant bâti son succès, par des joueurs sortis de l'ornière du district pour en tirer la quintessence au sommet régional, le club a toujours été ingénieux et profité des bons joueurs au alentour. Pier-Luc le Gall a fait partie de ces excellentes pioches, trouvées par l'oeil expert de Didier Hascoët. Arrivé en 2017/2018 du Stade Pleybennois, il a, en quelques années, démontré qu'il était un des tous meilleurs défenseurs du Sud-Finistère. Capable de jouer dans l'axe ou plus régulièrement, en cette saison sur son côté gauche, il est à son maximum, sans pouvoir s'entraîner en raison de ses contraintes professionnelles. A Saint-Evarzec, dans son sillon gauche, il avait apporté le surnombre pour déposer deux caviars dans la surface, transformé en but par ses attaquants (0-4). Capable de joueur de sa puissance et de la précision de son pied, à la Hans-Peter Briegel (défenseur Ouest-Allemand des années 80), il a pour lui une polyvalence défensive, même s'il ne joue en réalité qu'en deça de son potentiel, cette année, faute de pouvoir s'entraîner.
Légende: Pier-Luc Le Gall, à l'image de son équipe, a été à la recherche d'une constance, difficilement atteignable, en cette saison.
" Notre groupe n'a pas trop changé, par rapport à l'année précédente. Nous sommes restés sur la même base. Après, nous avons peut-être senti moins de concurrence, à l'intérieur du groupe, ça s'explique par moins d'investissement aux entraînements. Ca se ressent sur nos performances. Nous n'avons pas eu de réussite, non plus. Les matchs qu'on réussissait à glaner 1-0, à l'arraché, sur les autres années, nous ont fuis cette année. Au lieu de remporter des courtes victoires, on les perdait 1-2, en cette saison. La préparation, on l'a faite à moitié cette année, ça s'est vu. Nous étions éparpillés entre ceux en vacances ou au travail. On est rentré peut-être moins en mode compétition, et plus en loisir, mais en R1, ça ne pardonne pas. Quand on s'est rendu compte, il était déjà presque trop tard. Les clubs en face, c'est des grosses infrastructures, de très bons joueurs", remarque Pier-Luc Le Gall.
" Clairement, on sent un décalage par rapport aux autres équipes. Il faudrait un synthétique sur Châteaulin pour pouvoir s'entraîner correctement, toute l'année. Comme on ne s'entraîne pas en synthétique, si on regarde tous nos déplacements sur ce type de surface, on doit prendre zéro point. Auray, le CEP Lorient, Plabennec, on n'a pas réussi à tenir le rythme sur le synthétique. Balle au pied, techniquement, on a été dans le dur, même si physiquement, on est à leur niveau. Techniquement, il nous manque ce petit plus pour rivaliser. A contrario, à la Montagne, sur terrain en herbe, nous avons montré des belles choses. Nous avions un bloc bas, comme on sait faire, avec rien à perdre. Sur un contre, Luc Cloarec marque. On peut repartir avec un 3-3, avec un peu de réussite"
Bloqué professionnellement par une intense activité ( à son compte en exploitant agricole), il compense par une envie de jouer toujours intact et un physique hors-normes pour limiter la perte d'entraînement. Mais les automatismes, les repères nécessaires à ressentir cette plénitude en match, manque nécessairement, et traduisent une envie de tourner la page de cette saison au plus vite pour retrouver avec le collectif, le plaisir d'une saison riche, à faire les efforts ensemble. Comme le Châteaulin FC a aimé cultiver en équipe, son succès.
" Avec l'arrivée de Glenn (Le Berre), je suis passé plus sur le côté. Maintenant, dès que je suis sur le terrain, je prends du plaisir. Je me suis installé à la ferme, reprenant l'exploitation avec mon père. Nous l'avons agrandi. Forcément, j'ai moins le temps pour le football. Je continuerai le foot, à Châteaulin sûrement. Professionnellement, on est en train d'investir pour décharger plus de temps personnel. Au moins, m'entraîner une fois par semaine, chose que je n'ai pas pu faire en 2022, encore. Je n'ai fait qu'un entraînement sur ces quatre premiers mois de l'année 2022. Forcément, le dimanche, ça se ressent. Il y'a moins d'automatismes avec mes coéquipiers. J'ai toujours les cinq premières minutes de mise en jambes, qui sont compliquées, en début et reprise de mi-temps. J'espère que pour la saison prochaine, ça serait plus facile pour moi, côté entraînement", conclut-il. Ce dimanche, les Châteaulinois auront encore fort à faire avec la réception du Landerneau, solide écurie de ce championnat, en passe d'aller décrocher une 3ème place, à la finalité des 24 journées.