Le Croezou - Quimper: Vincent Buguellou (28'37") marche sur l'eau
On n'arrête plus Vincent Buguellou ! On aurait compris qu'après une belle et éprouvante saison de cross marquée par un podium au Finistère, un top 5 aux Bretagne, un top 4 aux Interrégionaux et tout récemment une 52e place méritoire aux France, L'athlète de l'ALCP Carhaix éprouve le besoin de souffler. Mais c'est bien un second souffle que le sympathique agriculteur est allé chercher au fond de lui-même pour signer sur le 10 kilomètres Le Croëzou - Quimper un énorme chrono : 28' 37, soit une minute de mieux que son précédent record. Cette fois, Vincent va couper et s'octroyer un repos tout relatif car au quotidien, notre homme est agriculteur. "Oui, oui, là je vais rentrer dans une période chargée au niveau du travail. Je pense arrêter un mois et peut-être revenir au 5000 mètres sur piste en juin. " Mais avant de couper, l'ex cycliste aujourd'hui entraîné par Sandra Lévénez a accepté de revenir sur ce 10 bornes monumental.
Légende: A fond! A fond! A fond! Vincent Buguellou, originaire de Glomel, dans les Côtes d'Armor, a réalisé un 10 km de folie, ce dimanche, entre le Croezou et Plogonnec. Crédit photos: DR
Tout s'est joué dans le bus qui conduisait les coureurs au Croëzou sur la ligne de départ. C'est là que Vincent Buguellou a échafaudé son plan suicidaire. "Je me suis dit : je n'ai rien à perdre, je vais prendre tous les risques, je vais partir à fond. Ca passe ou ça casse !" Très vite, Vincent Buguellou se retrouve seul aux avant-postes, seul derrière la voiture ouvreuse qui lui sert de repère et affiche les temps de passage. Affolants ! "8'07 au 3000 mètres, 13' 50 au 5000 mètres... Là je me suis dit que j'allais peut-être payer mon départ mais je me sentais bien. Pour être honnête, j'étais même très bien, je marchais sur l'eau."
Embarqué dans une course folle, le Carhaisien n'en conserve pas moins un zeste de lucidité. "Je me suis dit en arrivant entre le 6e et le 7e kilomètre, sur l'espèce de bosse qui constitue la principale difficulté du parcours, qu'il me fallait temporiser un peu avant de relancer. Mais je tourne tout de même encore autour de 2'55 au kilo." La suite (et la fin) ? "Je retrouve du rythme, je souffre un peu sur le dernier kilomètre mais c'est le dernier kilo. Je prends un plaisir fou..."
28'37... Vincent Buguellou s'est surpris lui-même. "Pour être honnête, je restais sur une petite déception : ma 52e place aux France de cross. Je visais mieux. Je suis mal passé dans la boue. Et j'ai un peu accusé le coup si bien que la semaine dernière je me suis contenté de deux entraînements, mercredi et samedi. Alors, 28'37, non ! Je ne m'y attendais pas. Par rapport à ce que je fais à l'entraînement, on s'était dit avec Sandra que je pouvais viser en contrôle un chrono de l'ordre de 29'15 mais 28'37..." 10 kilomètres, c'est sans doute aussi la distance de prédilection de ce coureur de 31 ans venu sur le tard à l'athlé. "C'est vrai que je maîtrise bien cette distance. Je peux lisser mon effort et je suis capable de maintenir durablement une grosse intensité. C'est dû aussi à mon passé de cycliste."
Quand il évoque le cap qu'il a récemment franchi, Vincent Buguellou ne manque jamais de citer le rôle tenu par une certaine Sandra Lévénez. "J'essaie juste d'optimiser les méthodes d'entraînement de Vincent", confiait récemment la double championne du monde de duathlon. Ce que confirme l'intéressé. "Depuis septembre qu'elle me suit, elle m'apporte énormément. Non pas qu'elle ait révolutionné mes méthodes d'entraînement - je ne faisais pas non plus n'importe quoi - mais elle a recadré des choses au niveau des allures, un peu plus vite sur certaines séances, un peu moins sur d'autres... Elle a aussi introduit de la variété dans les séances. Et puis, j'ai un très bon feeling avec elle. Avec Sandra, c'est d'ailleurs tout le club qui est tiré vers le haut." Pour Vincent Buguellou, c'est vers l'infini et au-delà !
Rubrique Carte Blanche à Marc Férec