Attaquant une nouvelle saison, à l'US Châteauneuf du Faou, en plein dans la célébration du centenaire du club, Olivier Suignard franchit le cap de la quarantaine, avec au moins une moitié de licences compilées à son fief de départ. A l'école de football, dans les équipes jeunes, intégré très vite en senior, à partir de ses 16 ans, en 1997/1998, il en devient un jeune à la trajectoire ascendante, à l'US Châteauneuf du Faou, bénéficiant de sa polyvalence, avec toujours au bord du terrain, son père Joël. Tantôt sur l'aile où sa puissance et sa rapidité font effet d'usure sur les défenseurs, replacé au besoin dans l'axe avec ses fameux " coup de casque", ou même en défenseur central, où l'avantage d'avoir été dans le rôle d'avant-centre l'aide aussi à anticiper les courses de son neuf. Châteauneuf devenu trop petit, il est vite repéré par un autre " Château", plus en hauteur, le Châteaulin FC, en DSR. La marche de deux divisions franchies, il n'a pas de mal à s'intégrer à une autre jeune équipe en devenir: Olivier Cornec, Marc Labat, Eric Cozien, Frantz Desbureaux, Lionel Treussart, le tout sous la coupe d'un jeune entraîneur, Didier Hascoët. Quelques saisons, avant de partir à Lestonan, aux Paotred Dispount (DRH/DSR), avec aussi la jeunesse gabéricoise prometteuse du club, les Julien Niger, Guilaume Troalen, J-B Guillou, Anthony Le Monnier.
Après s'être affirmé comme un joueur de la DSR ( le plus haut-niveau régional), " Je n'aurai pas pu aller au-dessus, j'ai été à mon maximum. Seulement, de la tête, j'aurai pu grimper encore une ou deux divisions", affirmait-il. Il se dirige sans le savoir au départ vers le club qui le marquera le plus dans l'ambiance et la camaraderie, les Glaziks de Coray (DSR). Compétition et ambiance y riment. Le match, l'après-match sont une tradition, il y signe à ses 28 ans, en juillet 2009 pour y rester pour 8 ans.
Le doublé face à Plouvorn, au 6ème tour de la coupe de France, avec un match dans le match avec Jean-Charles Guillemoto, le goléador adverse (3-7), les combinaisons dissimulées, avec un faux-prénom pour duper l'équipe adverse ( Sur un coup-franc, il crie " Farid", pour un démarquage de Yo Perennec, et but de la tête premier poteau face à Gouesnou"), les Glaziks de Coray l'entraînent dans ces années marquantes. " C'est le club où je me suis régalé de l'ambiance. On avait un super groupe, on s'amusait en dehors, tout en étant sérieux dès que le coup d'envoi retentissait", glisse-il.
Deux ans et demi, après son arrivée, après avoir passé ses diplômes d'entraîneur, très tôt, au début de sa vingtaine, Olivier Suignard se voit proposer par Jean Péron, le président des Glaziks de Coray, de prendre le poste d'entraîneur-joueur à mi-saison. Un nouveau défi pour un cap de près de trois ans, parfois dans la difficulté, mais en assurant Coray, parmi les clubs de ligue.
Ses joueurs s'en souviennent. Gaël Le Dréau, avait 16/17 ans, à l'époque, incorporé au groupe de la première. " C'est mon premier entraîneur en senior. J'ai commencé par un très mauvais souvenirs. 3 premiers matchs remplaçants, sans rentrer, jusqu'à ce qu'il me dise sur le dernier, " Je t'ai pris pour l'ambiance". Mais tu ne peux pas ne pas l'aimer, il prenait très à coeur son rôle, apprenait par coeur ses discours d'avant-match, avec 3 mots phares: Motivation, envie de gagner, 3 points. Sur la porte, il mettait les stats de notre adversaire sur ses cinq derniers matchs, et le classement. Qu'il modifiait de suite après le match. C'est un entraîneur, qui vit à fond son rôle, mais qui sait aussi rendre ses joueurs heureux. Il mettait toujours la bonne ambiance dans le groupe", précise Gaël Le Dréau.
Club familial, il se fond parfaitement dans ce climat local. Jusqu'à prendre des vrais-airs à la Guy Roux, quand ce dernier se mettait de mèches avec les patrons de discothèques parisiennes, ou avec les gens travaillant dans le dernier péage de l'autoroute Auxerre-Paris, pour savoir si certains de ses joueurs étaient sortis la veille.
" Il avait son indic, au Point de Vue, à Laz, qu'il appelait Guépard. Encore plusieurs années, après, on ne sait toujours pas qui sait. On a rigolé avec ça. Guépard était toujours au Point de Vue, et connaissait tous les joueurs de Coray. Forcément quand on arrivait au stade, il savait qui était sorti en boîte, la veille. Je me rappelle une fois, il en avait remarqué cinq de Coray, au Point de vue. Je ne me suis pas fait prendre, car il ne devait pas me connaître (rires). Il ramenait aussi toutes les canettes de coca-cola ou les bouteilles d'eau dans le coffre de sa voiture, discrètement (rires). A l'entraînement et en match, c'était carré, avec des séances toujours différentes et travaillées. C'était toujours dans la bonne ambiance, des très bonnes années en tout cas pour tout le monde. ", ajoute Gaël Le Dréau.
Revenu au pays, comme entraîneur-joueur, à l'US Châteauneuf du Faou, il boucle la boucle dans son premier club. Mais en gardant son côté joueur et compétiteur, il se met déjà au défi d'être dans les premiers buteurs de son groupe de D3, avec l'équipe réserve. Histoire de montrer aux plus jeunes la voie à suivre, et de faire trembler le bruit des filets, pour une dernière tournée zlatanesque, qu'on espère fructueuse.
PS: Très bon annif des Voisins, les meilleurs