William Dupré (président HBC Cap Sizun): " Le sport est essentiel"
Glissant sous la barre des 200 licenciés, avec une perte de 20%, en conséquence du premier confinement, le HBC Cap Sizun souhaite retirer le meilleur de cette année noire du sport amateur. Président du club depuis 13 ans, William Dupré, livre une vision humaniste, qui fait beaucoup de bien, dans ce naufrage actuel. Maintenant le lien en permanence avec les licencié(e)s, grâce à l'apport très important de la salariée du club, Anita Gloaguen ( " Sans elle, nous n'aurions pas pu avoir cette qualité de suivi et de relations. On ne serait sûrement pas reparti dans cette même situation, on la remercie sincèrement pour tout ce qu'elle a entrepris, en instaurant un point fixe en visio avec tous les licencié(e)s du club"), le HBC Cap Sizun, qui regroupe toutes les communes du Cap Sizun, et même Plozévet en Pays Bigouden, se concentre sur quatre salles intérieures, deux à Plouhinec, une à Plozévet et à Mahalon. La salle d'Audierne est désormais fermée, par sa vetusté. Contraint de se rabattre à l'extérieur, sur ce deuxième confinement sportif, les Capistes y trouvent encore une fenêtre d'ouverture en proposant des choses différentes, avec un lieu de vie qui s'y prête à merveille. Aussi mis en avant, l'aspect humain du club, qui se veut être un rempart contre l'agitation ambiante et une protection à l'intérieur pour sa jeunesse.
" On tient le lien. On bénéficie du remarquable travail de notre salariée, Anita Gloaguen. C'est très dur d'entendre, par notre propre ministère, que le sport amateur n'est pas important. Le sport est au contraire essentiel. Nous n'avons pas le droit de sacrifier toute une génération de jeunes, comme nous le faisons actuellement. Nous ne pouvons pas priver les adolescents de sport pendant deux à trois ans. Qu'est ce qui peuvent faire les pauvres, en ce moment? Le sport les occupait la semaine, le week-end. Ca reste un aspect "militaire", avec des horaires, ça les règle socialement. On voit de plus en plus de jeunes qui traînent. Le sport leur permettait de voir leurs copains, de bouger, de se sentir bien. On les abandonne complètement", précise William Dupré.
Il y'en a qui ont des vies très difficiles, notre rôle était de leur apporter ce plus, cette joie simple de faire du sport en collectivité. Certains, nous ne les reverrons plus. C'est fini, dans notre sport comme dans les autres, c'est même sûr. Notre rôle est évidemment social. Ce jeune, qui n'a pas la vie facile, nous devons lui dire, que nous avons besoin de lui, qu'il est essentiel dans son équipe, qu'il y tient un rôle important et apprécié. Il est essentiel à notre niveau et considéré comme tel. J'ai peur qu'on perde à tout jamais des jeunes. Les indécis, à 15, 16, 17 ans, qui hésitait entre arrêter ou pas, se poseront évidemment des questions. J'espère avoir tort mais ça va être très dur de les récupérer. Je n'ai pas la hantise de perdre des licenciés, avec cette deuxième saison arrêtée, mais plus ses jeunes qui perdront le lien sportif et social. Ca me ferait mal au coeur. Dans notre club, notre grande fierté n'est pas sportive, elle est de voir des enfants de l'école de hand, grandir, finir leurs études, trouver un travail et fonder une famille. Les accompagner toute une partie de leur vie pour les voir s'épanouir, elle est là la récompense de notre investissement. Ce sont des choses simples, mais qui prennent encore plus leur sens, dans notre période. Nous sommes en train de foutre en l'air notre jeunesse. On remercie aussi notre fédération qui s'est battue auprès du ministère, pour autoriser les séances à l'extérieur des salles. Nous sommes là pour trouver des solutions. Encore une fois, nous sommes une association qui a pour sens, d'aider les jeunes, on est là pour les protéger aussi. Nous sommes un pan important dans l'éducation", souligne William Dupré, président du HBC Cap Sizun.
Cette base, en dehors de la maison, est comme une deuxième famille à l'extérieur. Dans toute la compléxité du moment, le HBC Cap Sizun apporte une bouffée d'air en n'accablant personne, en voulant avancer ensemble, avec tous les acteurs de la structure handball. " La fédération et la ligue ne sont pas là pour nous pourrir. Tous le monde a besoin d'argent pour vivre. On n'est pas là pour trouver un coupable mais s'en sortir grandi tous ensemble et concentrer notre attention sur cette jeunesse. La routine ne s'appliquera plus. Nous allons avoir du travail à la remise en route. Nous devons converger toujours vers ce lien sportif, social, et ce besoin de se sentir encouragé et apprécié, pour tous licencié(e)s, à l'intérieur de notre club".
En montant une section sportive, au collège privé de Pont-Croix, en 2017/2018, en maintenant coûte que coûte ce lien social et ses rendez-vous numériques ou stages pendant les vacances scolaires, le HBC Cap Sizun, qui pourra compter sur une prochaine ouverture de salle à Pont-Croix, occupe une place centrale dans le Cap-Sizun, avec ce regard bienveillant et constant sur les autres, avec aussi une préoccupation pour les licencié(e)s loisirs.
Toutes les photos créditées HBC Cap Sizun